Alors que la femme du ministre du Travail a été interrogée ce mercredi comme témoin dans l'affaire Bettencourt par les enquêteurs, le Conseil des ministres a donné son feu vert à l'audition d'Éric Woerth.
L’étau se resserre autour du couple Woerth dans l’affaire Bettencourt. Alors que le Conseil des ministres vient de donner son feu vert à l’audition du ministre du Travail Eric Woerth par les enquêteurs de la brigade financière, ceux-ci ont décidé d’interroger dès mercredi son épouse comme témoin. Florence Woerth a été entendue plusieurs heures ce matin dans les locaux de la brigade financière de Paris.
La femme du ministre du Travail a travaillé pendant deux ans pour la société Clymène, qui gère une partie de la fortune de l’héritière de L’Oréal et sur laquelle plane des soupçons de fraude fiscale. Par ailleurs, des enregistrements clandestins, effectués par l’ancien maître d’hôtel de la famille Bettencourt et révélés par le site Internet Mediapart, suggèrent un possible conflit d'intérêts avec son époux, à l’époque ministre du Budget. Celui-ci est notamment soupçonné d’être intervenu pour faciliter l’embauche de sa femme chez Clymène.
Woerth "impatient de s'expliquer"
L’avocat de Florence Woerth affiche néanmoins son optimisme et se "réjouit " que sa cliente "puisse enfin s’expliquer sur les rumeurs dont elle est victime depuis des semaines".
Éric Woerth devrait à son tour être prochainement convoqué par les enquêteurs dans cette affaire. Sans surprise, la décision d’autoriser cette audition a été rendue ce mercredi à l’issue du Conseil des ministres. Mis en cause depuis plusieurs semaines, il a toujours réfuté les accusations dont il fait l’objet et a réaffirmé mardi n'avoir "jamais favorisé" l'embauche de son épouse au sein de Clymène. À sa sortie du conseil des ministres, ce mercredi, il a affirmé attendre sereinement son audition. "Cela fait quinze jours […] que je l'espérais. On est dans une procédure normale", a-t-il déclaré à la presse, ajoutant que cela ne changeait rien à sa mission au sein du gouvernement et qu’il "irai jusqu'au bout des débats" sur les retraites.