La future secrétaire d'État a présenté les grandes lignes de la politique étrangère que l'administration Obama entend mener. Un discours à l'occasion duquel elle a promis d'adopter une approche plus "intelligente" que "dogmatique".
REUTERS - Hillary Clinton s'est engagée à mener une politique étrangère pragmatique, mardi devant les sénateurs américains qui doivent se prononcer sur sa nomination.
L'ancienne rivale de Barack Obama pour l'investiture démocrate à l'élection présidentielle a souhaité que les Etats-Unis soient une puissance "intelligente" plutôt que dogmatique, par allusion aux critiques adressées à l'encontre de l'administration sortante de George Bush.
"Nous devons recourir à ce qu'on appelle le pouvoir intelligent, à l'ensemble des outils à notre disposition. Avec le pouvoir intelligent, la diplomatie sera l'avant-garde de la politique étrangère", a plaidé Hillary Clinton devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères.
L'ancienne sénatrice de New York devrait être confirmée à son poste de secrétaire d'Etat, mais les élus républicains et démocrates ne se sont pas moins interrogés sur les activités de la fondation de son époux, l'ancien président Bill Clinton.
"Le coeur du problème, c'est que des gouvernements ou des entités étrangers puissent percevoir la fondation Clinton comme un moyen de gagner les faveurs du secrétaire d'Etat", a déclaré le sénateur républicain de l'Indiana Richard Lugar, qui a exigé la "transparence" des fonds récoltés par la fondation.
Fin novembre, Bill Clinton avait promis de rendre publique la liste des quelque 200.000 donateurs de sa fondation, à la demande du président élu Barack Obama, afin d'éviter tout conflit d'intérêt avec les fonctions de son épouse à la tête du département d'Etat.
Une "attitude nouvelle et différente"
Dans son allocution prononcée à l'ouverture de l'audition, le sénateur John Kerry, président démocrate de la commission, a fait valoir que Hillary Clinton pourrait contribuer à modifier l'opinion internationale à l'égard des Etats-Unis.
"Sa présence à l'étranger signalera par un message fort et immédiat que l'Amérique est de retour", a-t-il dit en soulignant qu'elle entretenait déjà des relations personnelles avec de nombreux chefs d'Etat.
Evoquant les grands dossiers de l'actualité internationale, Hillary Clinton a défendu le droit d'Israël à la sécurité tout en disant comprendre les aspirations politiques et économiques "légitimes" du peuple palestinien.
Les Etats-Unis doivent également "pousser dans les faits l'Iran à mettre fin à son programme nucléaire et à son soutien au terrorisme, et persuader à la fois l'Iran et la Syrie de renoncer à leur comportement dangereux et de devenir des acteurs constructifs dans la région", a estimé Hillary Clinton.
"Aucune option n'est exclue" dans le dossier iranien, a-t-elle ajouté, tout en promettant une "attitude nouvelle et différente". "Ce que nous avons tenté n'a pas marché", a encore déclaré Hillary Clinton.
La secrétaire d'Etat désignée compte travailler très étroitement avec la Russie et la Chine sur les questions de politique économique, de sécurité et de non prolifération.
"Le monde est aujourd'hui entraîné dans le tourbillon de la plus sévère contraction économique mondiale depuis la grande Dépression. L'histoire de cette crise (de 1929) nous enseigne les conséquences des échecs diplomatiques et des réactions non coordonnées."
Les Etats-Unis devront également coopérer avec les pays émergents face à la crise économique - "Nous serons tous bénéficiaires, à court et à long termes, s'ils font partie de la solution" - et s'engager résolument dans la lutte contre le réchauffement climatique, a ajouté Hillary Clinton.
"Le monde a besoin d'une réponse urgente et concertée face au changement climatique et comme l'a dit le président élu Obama, l'Amérique doit montrer la voie."
"Au pire, cela menace directement notre existence mais bien avant cette étape, il serait bien d'engager de nouvelles guerres d'un genre ancien pour la conquête des ressources de base comme la nourriture, l'eau et les terres arables."