
On est loin, très loin de l'euphorie de lundi, quand José Luis Zapatero accueillait la Roja victorieuse. Le premier Ministre a prononcé son discours annuel aux parlementaires. 2011 sera une année noire. Les maitre-mots seront rigueur et réformes.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a estimé mercredi que l'économie espagnole devrait à nouveau être en croissance au deuxième trimestre, après un premier trimestre positif qui a permis au pays de sortir timidement de la récession. "Nous sortons de la récession", a assuré M. Zapatero qui a défendu sa politique économique face à la crise lors du discours annuel sur l'état de la nation, devant les parlementaires espagnols. L'opposition de droite a réclamé pour sa part la démission du chef du gouvernement socialiste et de nouvelles élections pour permettre au pays de mieux affronter la crise, mal gérée selon elle par M. Zapatero. Frappée par l'éclatement de sa bulle immobilière et la crise financière internationale, l'Espagne est entrée en récession fin 2008 et peine à revenir dans le vert, ayant enregistré une très faible croissance de 0,1% du PIB au premier trimestre 2010 par rapport au dernier de 2009. Pour l'ensemble de 2010, le gouvernement s'attend à une contraction d'activité de 0,3% du PIB, puis une croissance de 1,3% en 2011. "Les chiffres montrent que, probablement, nous aurons de la croissance à nouveau au deuxième trimestre", a indiqué M. Zapatero, se basant sur les récents indicateurs en amélioration de l'activité économique, des inscriptions à la Sécurité sociale, de la production industrielle ou du commerce extérieur. Les chiffres provisoires pour la croissance du deuxième trimestre seront publiés le 13 août. Le taux de chômage atteint 20% en Espagne. Le leader du Parti Populaire d'opposition (PP, droite), Mariano Rajoy, a réclamé pendant le débat la dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections, affirmant que M. Zapatero, au pouvoir depuis 2004, avait "fait son temps" et devait partir. "Vous n'êtes pas en condition de gouverner et le meilleur service que vous pourriez rendre au pays est de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections", a dit le leader conservateur, qui lançait pour la première fois publiquement un appel en ce sens. "On ne peut imaginer le bien que ferait au crédit de l'Espagne cette simple mesure", a ajouté M. Rajoy, qui accuse M. Zapatero d'avoir pris conscience trop tard de la gravité de la crise et se pose en "alternative" crédible, alors que les marchés ont des doutes sur la santé financière de l'Espagne. Le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir est très loin derrière le PP dans les sondages sur les intentions de vote et de nouvelles législatives à court ou moyen terme seraient pour lui synonyme de défaite. M. Zapatero a répondu qu'il comptait se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de son mandat en 2012, soulignant qu'il allait "poursuivre son chemin quoi qu'il lui en coûte".