
La rocambolesque réapparition, ce mardi aux Etats-Unis, d’un scientifique iranien alimente les spéculations autour d’un éventuel échange contre trois randonneurs américains (photo) détenus en Iran depuis 2009.
Shahram Amiri a refait surface dans la matinée à l’ambassade du Pakistan à Washington, où il aurait demandé à être rapatrié dans son pays.
Employé par l’organisation iranienne pour l’énergie atomique, ce chercheur universitaire avait disparu depuis un pèlerinage à La Mecque, en Arabie Saoudite, en juin 2009. Téhéran a depuis fréquemment accusé Washington de l’avoir capturé et séquestré aux Etats-Unis. L’agence de presse officielle iranienne assure qu’elle a reçu un appel téléphonique de sa part, au cours duquel il affirmait avoir été soumis à des pressions psychologiques ces derniers mois.
Contactée par France 24, une employée du département d’État américain, qui souhaite rester anonyme, assure qu’ "Amiri s’est rendu aux Etats-Unis de son propre chef" et qu’il demeure "libre de quitter le pays quand il le souhaite".
Ces affirmations contradictoires laissent penser que le scientifique iranien pourrait se trouver au centre d’un mécanisme d’échanges pour faire libérer les trois randonneurs américains.
Shane Bauer, Sarah Shourd et Josh Fattal, ont été arrêtés le 31 juillet 2009 au cours d’une randonnée au Kurdistan irakien. Plusieurs sources affirment qu’ils auraient alors franchi accidentellement la frontière iranienne.
Cependant, des villageois cités par l’hebdomadaire américain "The Nation" assurent qu’ils sont détenus du côté irakien de la frontière.
Bien que les autorités iraniennes aient évoqué à plusieurs reprises la possibilité de les poursuivre pour espionnage, aucun acte d’accusation n’a encore été émis à leur encontre.
"Il y a toujours de l’espoir"
La mère de Sarah Shourd veut croire que la réapparition d’Amiri pourrait entraîner la libération de sa fille. "Il y a toujours de l’espoir" confie-t-elle à France 24. "C’est dur pour les familles [des randonneurs capturés], on espère toujours que de nouveaux développements pourraient amener à la libération de nos enfants, donc il y a toujours de l’espoir".
Elle assure, cependant, ne pas être au courant d’une éventuelle négociation impliquant le scientifique iranien. "Cette histoire est tellement étrange, il y a tellement de versions, on ne sait pas qui croire", se désole-t-elle.
L’officielle du département d’État contactée par France 24 ne souhaite pas commenter la thèse de l’échange. "Concernant ces allégations, je vous invite à contacter les autorités iraniennes", lâche-t-elle.
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a assuré ce mardi qu’Amiri était libre de quitter les Etats-Unis et de rentrer chez lui. "Cette décision ne concerne que lui" a-t-elle affirmé, ajoutant que pour les randonneurs américains, ils étaient toujours retenus "contre leur volonté".