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Cet inconnu qui prétend détenir Facebook

Un illustre inconnu a obtenu d'un juge new-yorkais l'immobilisation des avoirs du célèbre réseau social. L'homme affirme posséder 84 % du géant du Web sur la base d'un contrat signé en 2003 avec Mark Zuckerberg, le PDG du groupe.

Dommage que le réalisateur David Fincher n’ait pas attendu un peu plus longtemps pour boucler le scénario de "The Social Network", son film consacré à Facebook. Une nouvelle affaire dans laquelle est empêtré le célèbre réseau social lui aurait donné matière à rebondissement. Un juge de New York vient de lui interdire, lundi, tout mouvement d’argent. Tout cela parce qu’un illustre inconnu affirme détenir 84 % du site…

Paul Ceglia - c'est son nom - a assigné devant la justice le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg.  Ce résident new-yorkais assure avoir signé, en 2003, un contrat qui lui assurait 50 % du futur réseau social contre un investissement de 1 000 dollars. Mieux, le contrat accordait à Paul Ceglia 1 % de part supplémentaire pour chaque jour de retard dans la livraison du Facebook final. Comme Mark Zuckerberg a finalisé son réseau social 34 jours après l’échéance prévue… Paul Ceglia détiendrait aujourd’hui 84 % d’un site qui rassemble presque 500 millions d’utilisateurs.

Un inconnu ? Pas pour la justice

Derrière la simple démonstration mathématique, l’affaire recèle plusieurs zones d’ombre juridiques que Facebook compte bien invoquer. "Nous pensons que cette plainte est ridicule et nous allons nous battre vigoureusement", a déclaré, lundi, un porte-parole du réseau social au "Wall Street Journal".

Comment ? Tout d’abord, Ceglia fait remonter toute l’affaire à 2003 alors que  Zuckerberg n’a déposé son brevet qu’en 2004. Un problème de date qui jette un doute sur l’ensemble de la démonstration du New-Yorkais. Le groupe veut surtout faire lever au plus vite l’interdiction de mouvements de capitaux qui l’affecte. À cet effet, Facebook a déposé devant le tribunal une motion d’irrégularité de procédure. Le géant de l’Internet invoque le délai de prescription de six ans dans ce genre d’affaire pour casser la décision qui le paralyse.

Zuckerberg peut, en outre, compter sur le passé judiciaire de Ceglia. Depuis 2009, le procureur général de l’État de New York accuse ce dernier d’avoir volé 200 000 dollars aux clients de sa précédente société, spécialisée dans les énergies alternatives.

Reste que cette nouvelle affaire vient s’ajouter au passé trouble de Mark Zuckerberg que  "The Social Network" utilise comme trame narrative. En 2004, plusieurs de ses anciens camarades de Harvard ont porté plainte contre le jeune milliardaire qu'ils accusaient d'avoir volé leur idée. Quatre ans plus tard, Facebook avait accepté de payer 65 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites…