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Le prix des billets pour le TGV augmente de 3,5% en moyenne, a annoncé la SNCF. Une décision critiquée par les associations de défense des consommateurs et justifiée par la nécessité de financer les investissements de la SNCF.

AFP - Les prix des billets de TGV augmentent de 3,5% en moyenne à partir de mardi afin, selon la SNCF, de financer les investissements engagés par l'entreprise, un argument réfuté par les associations de consommateurs qui dénoncent un transfert des charges à l'usager.

L'évolution des prix est différenciée selon les trajets.

Par exemple, un billet TGV Paris-Lille coûtera en moyenne en seconde classe 38,90 euros en tarif loisirs, soit 1,30 euro de plus qu'auparavant. Un trajet Paris-Marseille sera facturé 80,90 euros, soit une hausse de 2,10 euros.

"Ces évolutions s'inscrivent dans le contexte d'un plan d'investissement de 740 millions d'euros de l'activité TGV pour 2009 qui permettra de créer plus de 3,3 millions de sièges supplémentaires pour les voyageurs dès la fin de l'année", selon la direction de la SNCF.

Le prix des billets Prem's (à tarifs préférentiels) et les tarifs des cartes de réduction en 2009 ne vont en revanche pas bouger.

Pour l'UFC-Que Choisir, si cette augmentation "est moindre que celle redoutée", elle est "plus élevée que l'inflation actuelle et essentiellement répercutée sur l'usager alors que la SNCF réalise une marge très confortable de 25% sur chaque billet de TGV vendu".

"C'est à l'entreprise de financer ses investissements pas à l'usager", affirme Arnaud de Blauwe, rédacteur en chef adjoint du magazine Que Choisir.

De plus, "la SNCF se garde bien d'évoquer les liaisons qui augmentent de plus de 3,5%", affirme M. de Blauwe. "On a vraiment le sentiment que grâce à la vache à lait TGV, la SNCF se met des cacahuètes de côté avant l'ouverture à la concurrence en 2010".

Pour l'association de consommateurs CLCV, la hausse des prix ne se "justifie pas".

"L'argument avancé par la SNCF" sur le financement de son plan d'investissement est "tout bonnement irrecevable", selon CLCV. "Cet investissement doit être financé par l'activité supplémentaire qu'il engendrera et non par une hausse des tarifs".

L'augmentation tarifaire moyenne est avalisée chaque année par les pouvoirs publics.

En 2008, elle tournait autour de 2%, mais dès juin, la SNCF avait indiqué que la hausse serait plus forte en 2009, en raison du renchérissement des péages ferroviaires versés à Réseau ferré de France.

La SNCF, qui a engrangé un milliard d'euros de bénéfice net en 2007, est régulièrement critiquée sur sa politique tarifaire jugée trop complexe par les associations de consommateurs et les syndicats, en raison de la multiplicité des tarifs.

La compagnie a riposté en publiant fin octobre de nouveaux guides tarifaires censés être plus clairs. Et elle a répété que sa politique tarifaire ne changerait pas, faisant valoir qu'elle était la condition sine qua non pour des prix TGV inférieurs à ceux des Allemands et des Espagnols.