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Mobilisation pour le soldat Shalit, dont la famille campe devant la maison de Netanyahou

Des milliers de personnes sont arrivées, ce jeudi, à Jérusalem pour clore une marche de soutien de 12 jours en faveur de Gilad Shalit, détenu depuis 4 ans par le Hamas. La famille du soldat a décidé de camper devant la résidence du Premier ministre.

AFP - La famille de Gilad Shalit, le soldat israélien détenu depuis plus de 4 ans à Gaza, s'est installée jeudi soir devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem au terme d'une marche de solidarité de 12 jours à travers Israël.

Quelque 25.000 sympathisants, selon les organisateurs, se sont rassemblés dans un grand parc de Jérusalem-Ouest avant que la famille Shalit ne s'installe dans une tente devant la résidence de M. Netanyahu.

"Monsieur le Premier ministre, n'abandonnez pas mon fils", a imploré Aviva, la mère du tankiste de 23 ans, qui a aussi la nationalité française, capturé par un commando palestinien le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza. "Il est temps de dire: ça suffit. Quatre années d'enfer, c'est trop", a-t-elle plaidé.

Les marcheurs arboraient des T-shirts avec l'inscription "Gilad est encore vivant" et des rubans jaunes, la couleur de la campagne de solidarité.

"Le gouvernement doit tout faire pour le ramener. Gilad était prêt à donner sa vie pour son pays, son pays doit le lui rendre", a déclaré à l'AFP Tsofit, une jeune femme de 22 ans qui vient de terminer son service militaire.

Sur une banderole à l'adresse de M. Netanyahu, on pouvait lire: "Le peuple a décidé: +Libère Shalit+".

Plus de 200.000 Israéliens, selon les organisateurs, ont participé à cette marche de 205 kilomètres depuis le départ le 27 juin de la maison familiale du soldat à Mitzpe Hila (nord du pays).

Les manifestants sont arrivés à Jérusalem, dont le centre-ville avait été fermé à la circulation, dans une ambiance festive, des jeunes jouant du tambourin ou soufflant dans des vuvuzelas.

La marche avait pour objectif d'en appeler à l'opinion publique pour faire pression sur M. Netanyahu afin qu'il obtienne la libération du soldat israélien, actuellement aux mains du mouvement palestinien islamiste Hamas.

De nombreuses personnalités israéliennes avaient apporté leur soutien à cette initiative très médiatisée, notamment trois ministres et des députés de la majorité comme de l'opposition.

Lors du départ de la marche, Noam Shalit, le père du militaire, a juré de ne "rentrer (chez lui) qu'avec Gilad".

Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, se rejettent la responsabilité de l'échec de négociations indirectes sur un échange de prisonniers: le soldat contre un millier de Palestiniens emprisonnés en Israël.

M. Netanyahu a affirmé la semaine dernière qu'Israël ne paierait "pas n'importe quel prix" pour obtenir la libération du soldat, tout en confirmant être prêt à relâcher, sous conditions, un millier de Palestiniens.

Il a souligné qu'il s'agissait d'une "décision compliquée", arguant que beaucoup de détenus palestiniens libérés par le passé ont ensuite participé à des opérations anti-israéliennes meurtrières.

M. Netanyahu, qui termine jeudi une visite aux Etats-Unis, a promis de rencontrer les parents du soldat à son retour.

Les négociations, menées via un médiateur allemand et l'Egypte, achoppent notamment sur l'identité des Palestiniens à élargir, Israël se montrant réticent à remettre en liberté des figures de la deuxième Intifada, comme le chef du Fatah pour la Cisjordanie, Marwane Barghouthi, ou des détenus susceptibles de commettre de nouveaux attentats.

Réagissant aux propos de M. Netanyahu, Noam Shalit a exhorté le Premier ministre à prendre les "décisions difficiles" nécessaires afin de parvenir à la libération de son fils.

Près des trois quarts des Israéliens se disent favorables à un échange de centaines de prisonniers palestiniens contre le soldat Shalit, selon un récent sondage publié par le quotidien Yédiot Aharonot.