Au terme d’un match intense, l’Uruguay a validé son billet pour les demi-finales en prenant le dessus sur le Ghana à l'issue de la séance de tirs au but (1-1, 4-2 tab). La Celeste rencontrera les Pays-Bas en demi-finale.
Quarante ans après avoir atteint les demi-finales de la Coupe du monde, l’Uruguay renoue avec son glorieux passé. Porté par son duo d’attaquants Forlan-Suarez, la Celeste a décroché son billet en s’imposant aux tirs au but face au Ghana, au Soccer City Stadium de Johannesburg. Pour le dernier pays africain encore en lice, la défaite est d’autant plus amère que les Black Stars auront eu de nombreuses opportunités, notamment en toute fin de match. Mais, une fois encore, l’Afrique quitte la compétition dès les quarts de finale.
Dès le début de match, c’est pourtant l’Uruguay qui prend le jeu à son compte. Le Ghana, plus timoré que son adversaire, s’applique à défendre et évolue essentiellement dans sa moitié de terrain. Côté sud-américain, la domination est néanmoins stérile, et les tentatives de Suarez (10e et 25e) trouvent chaque fois les gants de Kingson.
Il faut attendre trente minutes de jeu pour que le dernier représentant africain de ce mondial se réveille. Au terme d’une première demi-heure intense mais particulièrement hachée, le Ghana se procure deux occasions coup sur coup. Sur un corner venu de la droite, la tête de Vorsah frôle la lucarne de Muslera (30e) et, dans la foulée, Gyan décoche une reprise du pied droit (31e) qui passe tout près du montant droit du portier uruguayen.
Deux occasions qui ont au moins le mérite de réveiller les débats. Les Ghanéens effectuent un pressing plus offensif et les Uruguayens, tranquilles en début de match, reculent de plus en plus sur les coups de boutoir adverses.
Une pression qui ne tarde pas à payer. Dans les arrêts de jeu de la première période, au terme d’un joli mouvement, Muntari se retrouve seul à 35 mètres dans l’axe du but. L’Intériste décoche une puissante frappe du gauche. Un missile à la trajectoire flottante qui vient tromper Muslera et offre au Ghana l’avantage à la mi-temps (1-0, 45e).
L’artificier Forlan relance la Celeste
Au retour des vestiaires, les Africains semblent avoir décidé d’appuyer sur l’accélérateur et l’Uruguay peine à remonter le ballon. La Celeste opère en contre et compte essentiellement sur les coups de pied arrêtés pour se montrer dangereux. À la 55e minute, Forlan hérite d’un bon coup franc à l’angle gauche de la surface ghanéenne. L’artificier de l’Atletico Madrid ne laisse pas passer sa chance et catapulte le ballon au fond des filets de Kingson, visiblement trompé lui aussi par une trajectoire flottante (1-1, 55e).
Ce but relance totalement la Celeste, jusqu’alors plutôt maladroite. Face aux escarmouches de Muntari (63e) et de Boateng (66e) pour les Black Stars, l’Uruguay s’appuie sur la justesse de frappe de Forlan pour se procurer de nettes occasions (71e, 78e), une fois encore sur coups de pied arrêtés.
Une arme qui ne sera néanmoins pas suffisante pour départager les deux équipes avant la fin du temps réglementaire.
Le Ghana rate le coche
À l’image de la fin de match, les prolongations sont tendues. Des deux côtés, les joueurs multiplient les coups d’éclat solitaires, mais sans pour autant parvenir à conclure. Le Ghana, visiblement porté par le public, semble plus à même de faire la différence et Gyan (114e), puis Boateng (118e) sont tout près de donner un avantage définitif à leur pays.
Et dans les arrêts de jeu, au terme d’une partie de billard dans la surface uruguayenne, Suarez stoppe le ballon de la main et est expulsé. Au bout du suspense, le Ghana se voit offrir un penalty, que Gyan se charge de tirer. Mais contre toute attente, la frappe de l’attaquant rennais vient s’écraser sur la barre transversale de Muslera (122e). Les deux équipes devront finalement se départager aux tirs au but.
Un épilogue terrible duquel la Celeste sort finalement vainqueur (4-2). Profitant des échecs de Mensah et Adiyah, Abreu s’élance et offre à la Céleste une nouvelle histoire digne de son glorieux passé, quarante ans après son dernier coup d’éclat.
Le Ghana sera passé tout près d’une performance historique, mais bute finalement sur un obstacle presque traditionnel. Jamais une équipe africaine n’a atteint le cap des demi-finales.