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Les troupes israéliennes sont entrées dans la ville de Gaza

L'envoi de renforts israéliens dans la bande de Gaza pourrait amorcer une nouvelle phase de l'opération "Plomb durci". Mais alors que les raids se poursuivent, le cabinet de sécurité israélien est divisé sur les suites de l'offensive.

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L'armée israélienne est engagée, lundi, dans de violents combats avec les forces du Hamas aux abords de la ville de Gaza, tout en évitant d’évoquer une intensification de son offensive.

 
Tsahal affronte les forces du Hamas à l'est et au nord de la ville de Gaza dans des combats qualifiés de très intenses par les habitants, rapporte Reuters. Cette nuit, l’aviation israélienne a notamment poursuivi ses raids sur la bande de Gaza. "Il y a des bâtiments en feu partout, des explosions, témoigne Radjaa Abou Dagga, correspondant de FRANCE 24 à Gaza. Les F16 ont lancé des bombes très lourdes qui causent beaucoup de dégâts. Une association du Hamas a été bombardée, elle se trouve dans un quartier très peuplé."


De son côté, Israël a été touchée, à la mi-journée, par dix roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Mais elles n’ont pas fait de victimes, a indiqué l'armée. "Pendant la trêve de trois heures, le Hamas continuait d’envoyer des roquettes", précise notre correspondant basé à Gaza.


"Les trois quarts des victimes sont des civils"


Radjaa Abou Dagga confirme la mort de 26 Palestiniens, lundi. Depuis le début de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, le 27 décembre, au moins 919 Palestiniens ont été tués, dont 275 enfants, et environ 4 000 blessés, selon des sources médicales à Gaza. "Parmi les victimes, les trois quarts sont des civils, souligne Radjaa Abou Dagga. Par ailleurs, dix soldats israéliens et trois civils sont morts dans les combats ou lors d’attaques de roquettes.


Si Tsahal a réduit le nombre de raids dans le territoire palestinien (25 raids ce lundi contre une quarantaine par nuit en moyenne depuis le début de l’offensive), elle a dans le même temps envoyé des réservistes en renfort dans la zone de conflit. Une décision qui ne manque pas d’alimenter les rumeurs quant à l'imminence d'une troisième phase dans les affrontements.


La "phase 3" correspond à une poussée des forces israéliennes à l'intérieur de la ville de Gaza et dans les autres zones urbaines, dans le but de déloger les militants du Hamas. L’Etat hébreu semble divisé sur la suite des opérations. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, présidente du parti de centre droit Kadima, et le ministre de la Défense, Ehud Barak, chef du Parti travailliste, sont favorables à un arrêt de l'opération au plus tôt, alors que le Premier ministre sortant, Ehud Olmert, souhaite poursuivre l'offensive.

Le couloir de Philadelphie, prochaine cible de Tsahal ?


Les chefs des renseignements militaires israéliens ont récemment informé des diplomates occidentaux que parmi les scénarios de la "phase 3" figuraient l'occupation du couloir de Philadelphie, cette zone urbaine située de part et d’autre de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, et de certains secteurs de la ville voisine de Rafah.


Pendant la pause quotidienne de trois heures dans les combats, 114 camions chargés de vivres et d'équipements médicaux ont été autorisés par Israël à pénétrer dans le territoire, selon des responsables palestiniens.


Par ailleurs, des équipes de médecins, dont des chirurgiens français, ont pu se rendre, lundi, dans la bande de Gaza, via l'Egypte, pour porter secours aux blessés, d’après l'AFP. Ils font route vers l'hôpital Al-Amal du Croissant-Rouge palestinien à Khan Younés, dans le sud de la bande de Gaza.

Deux navires, prêts à délivrer de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza, s’approchaient des côtes, lundi. L’un des deux, transportant des médecins, des députés européens et des journalistes, a fait demi-tour vers Chypre après avoir signalé des ennuis techniques. Le mois dernier, la marine israélienne avait empêché un navire du même type d’accoster.


Le DIME, un explosif très puissant


De plus, deux médecins norvégiens ayant passé dix jours dans la zone de conflit affirment que l’armée israélienne utiliserait une arme peu connue appelée DIME (Dense Inert Metal Explosive), qui produit une explosion très puissante sur un rayon limité.


"C'est une nouvelle génération d'explosifs très puissants sous un faible volume, qui détonnent avec une extrême puissance et dissipent cette puissance sur une zone de cinq à dix mètres", a déclaré à des journalistes l'un des deux médecins, Mads Gilbert, à l'aéroport Gardermoen d'Oslo. Mads Gilbert, 61 ans, et son collègue Erik Fosse, 58 ans, ont été envoyés dans la bande de Gaza le 31 décembre par l'association humanitaire norvégienne Norwac, une organisation non-gouvernementale pro-palestinienne. Ils ont déclaré avoir observé dans le cadre de leur travail à l'hôpital Al-Shifa de Gaza des blessures évoquant fortement l'utilisation de projectiles DIME.


"Nous n'avons pas vu les victimes affectées directement par [des armes DIME], parce que le plus souvent elles sont déchiquetées ou ne survivent pas, a déclaré Mads Gilbert. Mais nous avons vu un certain nombre d'amputations extrêmement brutales [...] sans blessures par éclats, que nous soupçonnons fortement d'avoir été causées par des armes DIME", a-t-il expliqué.

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