
Cinq jours après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, le président de la Fédération française de football annonce sa démission. La ministre des Sports, Roselyne Bachelot, avait jugé cette semaine que la démission d'Escalettes était "inéluctable".
Au lendemain de l’élimination des Bleus de la Coupe du monde, il avait pourtant assuré ne pas avoir l’intention de démissionner. Jean-Pierre Escalettes n’aura tenu sa promesse qu’une petite semaine. Il a présenté, lundi, sa démission du poste de président de la Fédération française de football (FFF). "J’assume avec lucidité ma part de responsabilité", a-t-il lâché dans un communiqué mis en ligne sur le site de la Fédération.
Depuis la débâcle sud-africaine de l’équipe de France, des voix de plus en plus fortes réclamaient son départ et les messages de soutien se faisaient aussi rares que les buts d’Anelka sur le terrain... Même la ministre des Sports, Roselyne Bachelot, avait qualifié, mercredi, la démission du patron du foot français d’"inéluctable". Frédéric Thiriez, le président de la Ligue du football professionnel (LFP), s’était également désolidarisé d’Escalettes, précisant vendredi qu’il était "prêt" à accepter sa démission.
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Caprices de stars
La décision du président démissionnaire met un terme à 5 ans d’un règne peu flatteur au niveau sportif et médiatique. Ainsi, lorsque Jean-Pierre Escalettes prend, le 12 février 2005, la succession de Claude Simonet, il apprend le jour même le pétage de plomb de Fabien Barthez, gardien de but emblématique des Bleus, qui a craché sur un arbitre marocain lors d’un match amical de l’Olympique de Marseille à Casablanca.
Pendant toute sa mandature, celui qui n’a connu qu’un poste d’entraîneur de Ribérac pour tout bagage sportif va devoir se coltiner les caprices de certaines stars et les mauvais résultats de l’équipe nationale.
Jean-Pierre Escalettes est arrivé à la tête de la FFF grâce au soutien du petit peuple du foot : tous les petits clubs amateurs qu’il connaît bien. Il aura été directeur de la Ligue d’Aquitaine de football, président du Conseil national du football amateur et président de la Ligue fédérale du football amateur. Dans la cour des grands, il traîne une réputation de dirigeant terne et dépassé par les enjeux de son poste : "Je dois arbitrer des budgets dépassant 100 millions d'euros alors que ma pension de retraite culmine à 2 200 euros par mois", reconnaît avant le début de la Coupe du monde en Afrique du Sud cet homme de 75 ans dont la seule expérience de joueur remonte à 1952 au sein du Bordeaux Etudiants Club.
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Pour le foot amateur
Après l’épisode Barthez, Jean-Pierre Escalettes doit encore gérer le tumulte médiatique provoqué par le coup de boule de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du monde 2006 et la qualification des Bleus pour l’Afrique du Sud à la force de la main d’Henry… On l’a vu à cette occasion se jeter dans les bras de Raymond Domenech et célébrer une victoire très controversée. Il expliquera par la suite que cette qualification valait, à ses yeux, de l’or pour… le football amateur.
Mais ce qu’on lui reproche le plus souvent est d’avoir laissé Raymond Domenech à son poste en 2008 contre vents et marée et surtout contre l’avis des "rois de 1998".
Une seule étoile semble briller dans la nuit très noire du règne Escalettes : l’obtention de l’Euro-2016 pour la France. Une compétition qu’il pourra sans doute regarder tranquillement avec ses amis du fooball amateur.