![Les États-Unis "ne paieront pas pour assurer la prospérité du monde" Les États-Unis "ne paieront pas pour assurer la prospérité du monde"](/data/posts/2022/07/15/1657903382_Les-Etats-Unis-ne-paieront-pas-pour-assurer-la-prosperite-du-monde.jpg)
Devant le sommet du G20, dimanche à Toronto, Barack Obama a affirmé que les Américains "ne pouvaient pas et ne paieront pas pour assurer la prospérité du monde", épinglant notamment la Chine sur sa politique monétaire.
AFP - Le président américain Barack Obama, profitant du terrain international fourni ce week-end par un sommet du G20, a sévèrement taclé la Chine, appelée à dépasser son intérêt national pour contribuer au rééquilibrage de l'économie mondiale.
"Aucune nation ne peut considérer que son chemin vers la prospérité est pavé d'exportations vers l'Amérique", a lancé dimanche le président américain Barack Obama, dans une allusion claire et pour le moins ferme à la Chine. "Après des années d'endettement trop élevé, les Américains ne peuvent pas et ne paieront pas pour assurer la prospérité du monde", a-t-il averti.
Il est également indispensable que personne ne bénéficie d'un "avantage indu" en matière économique ou commerciale pour assurer une croissance durable dans le monde, a insisté Barack Obama, invitant les autorités chinoises à "prendre au sérieux" leur promesse d'assouplissement du taux de change du yuan.
Washington accuse depuis des années Pékin de maintenir artificiellement bas le niveau de sa monnaie, le yuan, pour favoriser ses exportations, au détriment des industries américaines. Selon des économistes américains, le yuan serait sous-évalué d'environ 40% par rapport au dollar.
Dans leur communiqué final, les membres du G20 ont appelé "les pays émergents avec un excédent" à "accroître la flexibilité" de leur taux de change. Aucun Etat n'est cité mais la Chine est clairement dans la ligne de mire.
Cette déclaration intervient une semaine après l'annonce par la banque centrale chinoise de son intention d'assouplir son régime de changes, ce qui devrait permettre une revalorisation de la monnaie chinoise. Mais selon un responsable russe, la Chine est intervenue pendant le sommet du G20 pour ne pas être mentionnée dans le texte pour cette décision.
"La plupart des membres du G20 ont salué les projets du gouvernement chinois de laisser fluctuer le yuan" mais "cette phrase ne figurera pas dans le communiqué final, sur demande des Chinois", a déclaré Andreï Bokarev, adjoint au principal conseiller du président russe.
Lors de son intervention devant ses pairs, transmise à la presse, Hu Jintao n'a pas mentionné le yuan, insistant au contraire sur les risques que la volatilité des taux de change des principales devises présentent pour la stabilité économique. "Les taux de change des principales devises fluctuent énormément et les marchés financiers mondiaux souffrent d'une volatilité persistante", a-t-il dit, sans citer de monnaie en particulier.
Samedi, un responsable de la délégation chinoise à Toronto avait prévenu que la Chine ne cèderait pas aux pressions sur le yuan.
"S'il y a un changement dans le taux de change du renminbi (le nom officiel de la monnaie chinoise), c'est dû à la dynamique interne de l'économie chinoise, et non à la pression d'un quelconque pays ou organisation internationale", a déclaré à la presse Ma Xin, haut responsable de la Commission de développement et réforme internationale.
Pour Pékin, la reprise économique mondiale n'est pas menacée par des balances commerciales déséquilibrées mais par la volonté des pays développés de protéger leur production de la concurrence venue des pays émergents.
"Nous devons prendre des mesures pour rejeter toute forme de protectionnisme et défendre sans équivoque la liberté du commerce", a souligné Hu Jintao.
Officiellement, les relations entre Etats-Unis et Chine sont reparties du bon pied après des mois de tensions portant sur des sujets divers. Une rencontre bilatérale a réuni samedi Barack Obama et Hu Jintao et ce dernier a été invité à effectuer une visite officielle aux Etats-Unis à une date à déterminer.