En marquant un but en prolongations contre les États-Unis, le joueur du Stade Rennais, Asamoah Gyan (à g. sur la photo), a offert au Ghana une place en quart de finale de la Coupe du monde. Portrait d'un attaquant (encore) méconnu.
Signe particulier : le numéro 3 sur son dos. Dernier fait d’armes : un but inscrit en prolongations contre les États-Unis. En propulsant le Ghana en quart de finale de la Coupe du monde samedi soir, Asamoah Gyan est devenu le héros de tout un pays, sinon de tout un continent. "Je vais vous dire quelque chose : je suis l'homme le plus heureux du monde ! On était arrivé en huitième en 2006, et maintenant on progresse d'une étape supplémentaire. On est le seul pays africain à s'être qualifié pour les tours à élimination directe, et maintenant on ne représente pas seulement le Ghana, mais l'Afrique tout entière", a-t-il déclaré à l’issue du match.
À 24 ans, cet attaquant supersonique, peu connu jusqu’ici, s’est révélé lors de ce Mondial. Auteur de trois des quatre buts des Black Stars en Afrique du Sud, Gyan est un titulaire indiscutable au sein de la sélection ghanéenne. En 2006, l’attaquant qui évolue en Ligue 1 française depuis juillet 2008 avait déjà inscrit le premier but de l'histoire du Ghana en Coupe du monde.
Menacé de mort
Une performance qui n’a pas pesé lourd deux ans plus tard. Au cours de la Coupe d’Afrique des nations 2008, organisée au Ghana, il est pris en grippe par ses supporters en raison de plusieurs occasions manquées. Pis, il fait l’objet, avec sa famille, de menaces de mort. Une épreuve au cours de laquelle il reçoit le soutien du président de l’époque, John Kufuor.
Depuis, ses performances au sein les Blacks Stars ont fait taire les mauvaises langues. L’homme n’est pas du genre à baisser les bras devant l’adversité. Avec ses débuts décevants avec Rennes en Ligue 1 (1 but en 16 matchs), le Ghanéen est rapidement décrié pour son irrégularité et son imprécision devant le but. Le club breton, qui a investi pas moins de 8 millions d’euros pour transférer le joueur de l’Udinese, selon la presse italienne, est déçu.
Mais Gyan a fini par prendre son envol lors de la saison 2009-2010, comme le prouvent ses 13 buts inscrits en 29 matchs de championnat. Vif et percutant, il inspire la crainte aux défenseurs français. Nul doute que ses exploits à répétition en Afrique du Sud ont attiré les regards des grands clubs européens. Toujours sous contrat en Bretagne, il n’est pas exclu qu’il mette les voiles vers d’autres horizons…