Des manifestations et une grève générale, assez peu suivie, ont perturbé vendredi les transports en commun et le trafic aérien. La CGIL, principal syndicat du pays, avait décrété cette grève contre le plan d'austérité du gouvernement.
AFP - Les transports en commun et le trafic aérien étaient les secteurs les plus perturbés vendredi par une grève générale décrétée par le principal syndicat italien, la CGIL, contre le plan d'austérité du gouvernement de droite de Silvio Berlusconi.
A Rome et Milan, la circulation des autobus et métros était presque normale, en dépit d'un arrêt de travail de quatre heures touchant toutes les régions mais à des horaires différents. Les trois lignes de métro milanaises circulaient comme d'habitude, selon l'ATM qui gère les transports en commun de la métropole lombarde.
A Rome-Fiumicino, principal aéroport du pays, seuls quelques vols ont dû être annulés, notamment de la compagnie Brussels vers Bruxelles, de Vueling pour Séville et trois vols intérieurs, a indiqué l'agence d'information aéroportuaire Telenews.
Des manifestations étaient organisées un peu partout pour dénoncer un plan d'économies budgétaires décidé fin mai par le gouvernement notamment pour rassurer des marchés très préoccupés à l'époque par l'endettement italien (plus de 118% du PIB).
Les deux autres grands syndicats italiens, la CISL et l'UIL, favorables au plan gouvernemental d'austérité, n'ont pas pris part à la grève.
A Milan, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés sur le parvis de la cathédrale, munis de nombreux drapeaux rouges de la Cgil (gauche).
"Ce sont toujours les mêmes qui font les sacrifices! Ce plan d'austérité touche les plus faibles et enrichit les plus riches. Il faudrait répartir les coupes de manière plus équitable", a lancé un manifestant.
Le gouvernement italien a adopté le 25 mai une cure d'austérité de 24,9 milliards d'euros sur les années 2011 et 2012 afin d'assainir les finances publiques du pays.
Ce plan prévoit, entre autres, une réduction des dépenses publiques à travers un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, une réduction de 10% des budgets des ministères et des aides aux collectivités locales ainsi qu'un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
"Ce gouvernement nous mène au désastre. La situation économique est catastrophique", a estimé un autre manifestant tandis qu'un militant CGIL estimait que les gens "ont peur de perdre leur travail".
"Ce collectif budgétaire doit être changé car ce sont seulement les travailleurs, les administrations locales et les citoyens qui en subissent les conséquences", a déclaré la vice-secrétaire générale de la CGIL Susanna Camusso, à Bologne, devant 100.000 manifestants, selon les organisateurs.
"Il ne faut pas un collectif budgétaire qui réduit la croissance, mais au contraire il doit favoriser l'emploi et la relance de l'économie. Personne ne nie la nécessité d'assainir les comptes du pays mais il faut penser à l'avenir et pas seulement à effectuer des coupes budgétaires", a-t-elle ajouté.
A Naples, en tête du cortège une banderole proclamait: "Non au plan du gouvernement, Oui à la reprise de l'emploi et aux investissements en Campanie et dans le Mezzogiorno" (sud).
Mercredi, la Confindustria, le patronat italien, a publié un rapport annonçant que le pays était sorti de la récession.
Selon ses prévisions, le taux de croissance du PIB devrait être revu à la hausse, à +1,2% pour cette année et à +1,6% en 2011, contre respectivement 1,1% et 1,3% d'après les estimations précédentes.
Le chômage en revanche devrait encore augmenter après la perte de 528.000 emplois en deux années de crise.
D'après les derniers chiffres officiels, le taux de chômage a progressé à 9,1% de moyenne sur le premier trimestre 2010, son plus haut niveau trimestriel des trois dernières années.