
Au moins 41 personnes sont mortes et un millier d'autres portées disparues dans le nord-est du Brésil, en proie à des inondations dévastatrices. Les autorités ont décrété l'état de catastrophe naturelle dans une quinzaine de communes de la région.
AFP - Dans des dizaines de villages inondés d'où n'émergent parfois que les toits et le clocher de l'église, les secouristes tentaient mardi de localiser le millier de personnes portées disparues à la suite de pluies torrentielles dans le nord-est du Brésil qui ont déjà fait 41 morts et provoqué des dizaines de milliers d'évacuations.
Le nombre de morts dans l'Etat d'Alagoas était toujours mardi soir de 29 tandis que 12 victimes ont également été dénombrées dans l'Etat voisin du Pernambouc après près d'une semaine de pluies torrentielles, a déclaré un responsable de la Défense civile locale à l'AFP.
Selon des images de la télévision des communes entières ont été dévastées par les eaux, détruisant maisons, ponts et routes...
La montée des eaux des fleuves Mundau et Paraiba a déjà fait 180.000 sinistrés dans l'Alagoas.
Des villages entiers ont été "rayés de la carte" par la crue et d'autres sont "totalement isolés", ont précisé les pompiers.
Dans le Pernambouc, un barrage a cédé sur le fleuve Mundau et on recense plus de 43.000 sinistrés.
Vingt-huit communes au total ont été déclarées en état de catastrophe naturelle, touchées par les inondations et éboulements de terrain dans la région.
Aussi bien dans l'Alagoas que dans le Pernambouc, les communes touchées se trouvent dans la dénommée "Zona da Mata", une région le long du littoral où dominent l'élevage et la culture du café, coton et canne à sucre.
Le gouvernement brésilien a annoncé le déblocage de 55 millions de dollars dont la moitié en urgence pour les Etats sinistrés. Néanmoins, le président Luiz Inacio Lula da Silva ne va pas se rendre dans la région, a indiqué mardi soir à l'AFP le ministère des Affaires étrangères.
C'est le ministre de la Défense, Nelson Jobim qui a fait le déplacement pour mesurer l'ampleur des dégâts.
"Nous menons deux actions: une pour le logement qui implique des tentes, de la nourriture, eau potable et énergie. Et l'autre pour la santé avec des médicaments et hôpitaux de campagne", a dit le ministre.
Deux cents soldats participent aux secours aidés par cinq hélicoptères de l'armée de l'air et de la Marine. La plupart des militaires ont participé aux missions d'aide humanitaire en Haïti. Ils disposent de ponts mobiles pour faciliter leurs déplacements et de chiens pour retrouver d'éventuelles victimes ensevelies sous les décombres.
Les pompiers tentaient mardi d'établir un bilan plus précis des disparus que le gouverneur, Teotonio Vilela Filho, a établi lundi "à plus de mille"
Mardi, le porte-parole des pompiers d'Alagoas a dit à l'AFP que "le nombre de personnes disparues a été estimé à partir des personnes qui téléphonaient pour dire qu'ils n'arrivaient pas à localiser un proche. Mais depuis lundi matin, nous n'avons plus reçu d'appels".
Les pluies continuaient mardi à s'abattre sur la région.
"Normalement, les pluies dans cette région surviennent entre juin et juillet. Cette année, il pleut un peu plus car la température de la surface de l'océan est un peu plus élevée et favorise l'évaporation et la création de nuages plus chargés", a indiqué Lincoln Alves, météorologiste à l'Institut national de recherches spatiales.
En avril dernier, des pluies diluviennes dans l'Etat de Rio s'étaient soldées par 229 morts, la plupart ensevelis dans des glissements de terrain dans les favelas.