logo

Le ministre de la Défense israélien Ehud Barak a demandé à Ban Ki-moon de faire renoncer l'ONU à son projet d'enquête indépendante sur l'attaque de l'armée israélienne contre la flotille d'aide à Gaza. Cette attaque avait fait neuf morts.

REUTERS - Israël a demandé lundi à l'Onu de suspendre son projet d'enquête indépendante sur l'opération commando de l'armée israélienne menée fin mai contre une flottille qui voulait se rendre dans la bande de Gaza.

La requête israélienne a été présentée par son ministre de la Défense Ehud Barak au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

L'interception le 31 mai d'une flottille constituée de six navires transportant de l'aide pour la Bande de Gaza par des commandos de l'armée israélienne avait fait neuf morts, tous Turcs ou d'origine turque.

"Nous avons exprimé notre opinion que, pour l'instant, tant que (...) de nouvelles flottilles sont en préparation, il vaut probablement mieux la laisser (l'enquête de l'Onu) sur l'étagère pour un certain temps", a déclaré Ehud Barak la presse.

Il a fait valoir que la commission d'enquête de cinq personnes mise en place par Israël, qui comprend deux observateurs étrangers, était suffisante pour le moment.

"Nous poursuivons notre (commission d') enquête indépendante, dont nous pensons qu'elle est vraiment indépendante, fiable, crédible et qu'elle devrait être autorisée à travailler", a déclaré Ehud Barak.

Les déclarations du ministre n'ont pas permis de dire si Israël pourrait accepter la proposition de Ban Ki-moon à une date ultérieure. Le ministre n'a pas voulu répondre aux questions.

Le Liban a fait savoir lundi qu'il autoriserait un navire humanitaire à appareiller pour la Bande de Gaza malgré les mises en garde d'Israël. L'Etat juif a indiqué qu'il se réservait le droit d'utiliser tous les moyens nécessaires pour arrêter les bateaux tentant de quitter le Liban pour Gaza.

Ehud Barak a qualifié d'"un peu irresponsable" quiconque autoriserait des bateaux humanitaires à se rendre à Gaza.

"Nous ne pouvons accepter quiconque qui tentera de se rendre directement à Gaza par la voie maritime", a déclaré Ehud Barak.

"Nous considérons le gouvernement libanais comme responsable. Il pourrait y avoir des frictions qui pourraient mener à la violence, ce qui est totalement inutile", a-t-il dit.

Ehud Barak a indiqué avoir expliqué à Ban Ki-moon le projet d'Israël d'assouplir son blocus de Gaza, lequel a fait l'objet de critiques renouvelées de la part de la communauté internationale après l'opération meurtrière du 31 mai.