Après l'échec du conflit de 2006, les autorités israéliennes refusent de donner carte blanche aux médias. Depuis l'offensive sur Gaza, les journalistes sont cantonnés aux frontières. Une décision qui ne porte pas réellement ses fruits.
Aux abords de la bande de Gaza, le 10 janvier 2009. Notre envoyé spécial, Lucas Menget, a tourné cette vidéo avec son téléphone portable. Les journalistes étrangers ne sont pas autorisés à filmer les chars israéliens. Pour le suivre sur le terrain, allez sur friendfeed.com/lucas24 .
Petite leçon de balistique à la frontière de l'Etat hébreu avec la bande de Gaza. Un policier israélien explique à un groupe de journalistes étrangers les dangers des roquettes palestiniennes. "Nous faisons l’interface avec la presse, nous expliquons ce que fait l’armée, quels sont ses objectifs. Nous parlons aussi des difficultés rencontrées par l’armée et nous essayons, du mieux que nous pouvons, de vous tenir informés de la situation à Gaza, de l’autre côté", explique Michael Oren, un porte-parole de l’armée israélienne. Autour de lui, des dizaines de reporters étrangers. Ils attendent toujours de pouvoir pénétrer dans le territoire palestinien, juste de l’autre côté de cette colline. Faute de permission de l’armée israélienne, ils se contenteront d’écouter le récit de la guerre rapporté par les différents porte-parole qui sillonnent le périmètre.
Point de passage d'Erez, le 8 janvier 2009. Lucas Menget, a tourné cette vidéo avec son téléphone portable. Pour le suivre sur le terrain, allez sur friendfeed.com/lucas24 .
Leçon tirée de la deuxième guerre du Liban
A quelques kilomètres de là, le gouvernement israélien a ouvert un centre de presse à l’intention des journalistes étrangers. Internet, téléphone et café à volonté. Des porte-parole s’exprimant dans plusieurs langues se tiennent à la disposition des journalistes. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien explique aux journalistes pourquoi l’accès à Gaza leur est interdit. "Parmi ces leçons apprises par la deuxième guerre du Liban - le conflit israélo-libanais de 2006 -, il a été décidé d’interdire totalement aux journalistes de couvrir ce conflit dans la bande de Gaza" parce que "sans le faire exprès, les journalistes donnaient la position des troupes", leurs déplacements et autres détails tactiques.
Une interdiction qui va en l’encontre d’Israël
Pour certains journalistes, cette explication n’est pas suffisante, d’autant plus que l’interdiction va à l’encontre de l’intérêt d’Israël. "C’est même dommage pour l’image d’Israël parce qu’on a quand même la voix de Gaza, des images qui sont tournées par des cameramen palestiniens", estime Claudio Pagliara, correspondant de la RAI à Jérusalem. Le souhait de Claudio sera peut-être exaucé. La Cour suprême israélienne a récemment statué qu’un petit nombre d’entre eux soit autorisé à entrer à Gaza.