Le gouvernement a présenté ce mercredi son projet de réforme des retraites. L'âge légal devrait passer de 60 à 62 ans d'ici 2018. L'âge de la retraite à taux plein, actuellement à 65 ans, devrait aussi être repoussé de deux ans.
Eric Woerth, ministre français du Travail, a dévoilé mercredi à la presse les propositions du gouvernement pour une réforme des retraites qualifiée de "responsable et juste". En une vingtaine de minutes, il a détaillé le résultat de plusieurs mois de concertations et d’arbitrages présidentiels. Pas de grosses surprises au menu des réjouissances : Éric Woerth a aussi bien évoqué le "nécessaire" recul de l’âge légal de départ à la retraite qu’une mise à contribution des hauts revenus. Cette réforme doit permettre de gommer le déficit global d’ici 2018 d’après Eric Woerth.
Age de départ à la retraite
Malgré les oppositions syndicales et du Parti socialiste le gouvernement a tenu bon. Eric Woerth a confirmé l’intention du gouvernement de porter l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans d’ici 2018. Il veut ainsi mettre fin à 30 ans de tradition française pour "s’aligner" sur les autres pays européens. En revanche, un possible recul à 63 ans a été écarté. Ce passage à 62 ans devra se faire progressivement, au rythme de quatre mois en plus chaque année à partir de 2011.
Durée de la cotisation
Afin de bénéficier d’une retraite à taux plein automatique sans prendre en compte les décotes, l’assuré devra partir à la retraite à 67 ans en 2018, au lieu de 65 ans actuellement. En outre, la durée des cotisations nécessaire pour ne pas souffrir d’une décote, aujourd’hui fixée à 41 ans, devrait passer à 41,5 ans en 2020.
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Taxation des plus riches
Stock-options, dividendes, plus-values mobilières et immobilières : Éric Woerth a proposé de relever la taxation du capital et des revenus les plus élevés pour financer la réforme proposée. Le gouvernement envisage une hausse d’un point des prélèvements sur les plus-values de cessions immobilières, du prélèvement sur les dividendes et les intérêts du capital. Pour les stock-options, le ministre du Travail a précisé qu’il comptait augmenter les cotisations patronales et salariales.
Fonction publique
Le projet de réforme prévoit d’aligner en dix ans le taux de cotisation des fonctionnaires sur celui des salariés du privé. Actuellement dans la fonction publique ce taux s’élève à 7,85 % contre 10,55 % dans le privé. Certains métiers qui bénéficient de régimes spéciaux tels que les fonctionnaires de police ou les pompiers verront l’âge légal de départ à la retraite repoussé de deux ans, passant respectivement à 52 et 57 ans.
Prise en compte de la pénibilité
Ce devait être la grande contre-partie du gouvernement aux efforts demandés. Éric Woerth a en effet abordé le volet "pénibilité" de certains métiers. Dans le cas où celle-ci est "avérée", l’âge légal de départ à 60 ans avec une pension à taux plein est maintenu quel que soit le nombre d'années de cotisation. Il s’agit, selon le ministre du Travail, de salariés ayant une incapacité physique d’au moins 20 %. Ce serait d’un "nouveau droit" qui peut concerner 10 000 personnes. Par ailleurs, le gouvernement prévoit d’élargir le dispositif dit des "carrières longues" qui concerne actuellement les personnes ayant commencé à travailler à 17 ans. Dorénavant, ceux qui débutent leur carrière à 18 ans pourront également partir à la retraite plus tôt, à condition d’avoir suffisamment cotisé.