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Face aux critiques internationales déclenchées par l'arraisonnement meurtrier d'une flottille d'aide destinée à Gaza lundi, le cabinet de sécurité israélien s'est réuni pour discuter de l'ouverture d'une éventuelle enquête indépendante.

AFP - Les sept ministres israéliens les plus importants ont discuté dimanche soir des moyens de répondre aux critiques internationales suscitées par le raid contre une flottille d'aide pour Gaza, a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre.

Le communiqué publié l'issue de la rencontre présidée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a pas précisé si des décisions concrètes avaient été prises.

"Le forum des sept ministres s'est réuni et a discuté des moyens de faire la lumière sur la flottille de Gaza à la suite des critiques internationales adressées à Israël, tout en protégeant les soldats contre une enquête", a ajouté le communiqué.

"Le Premier ministre s'est entretenu dans la soirée notamment avec le vice-président américain Joe Biden ainsi qu'avec le président français Nicolas Sarkozy", a également indiqué le communiqué.

"Lors de ces discussions le Premier ministre a souligné qu'Israël a agi dans cette affaire comme tout pays menacé par des milliers de roquettes et de missiles", a ajouté le bureau de M. Netanyahu sans donner d'autres détails.

Les appels internationaux en faveur d'une commission d'enquête indépendante comptant des observateurs étrangers se sont multipliés ces derniers jours.

Les dirigeants israéliens favorables à une enquête sur ce raid qui a fait neuf morts, des passagers turcs, estiment qu'Israël est en mesure de prouver à la communauté internationale que ses commandos de marine ont été confrontés à un noyau dur d'activistes décidés à en découdre.

"Ce groupe est monté séparément à bord du navire (le ferry turc Mavi Marmara, ndlr) dans une autre ville que son port d'attache, s'est organisé et équipé séparément, en obéissant à une procédure différente" des autres passagers, avait auparavant accusé dimanche M. Netanyahu.

Les Etats-Unis et l'ONU se sont prononcés en faveur d'"une enquête crédible, impartiale et transparente" sur cette affaire.

Le chef la diplomatie, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, a apporté son soutien au principe d'une enquête. "Nous n'avons rien à cacher, et si cette commission doit compter un représentant étranger, nous n'y voyons pas d'inconvénient", a-t-il déclaré.

Les pressions sur Israël risquent de s'accentuer car d'autres initiatives visant à forcer le blocus de Gaza sont prévues dans les semaines à venir.

"Nous devrons trouver une solution pour lever le blocus, et nous avons des discussions avec des pays amis susceptibles de proposer des solutions créatives permettant d'améliorer la situation à Gaza", a plaidé de son côté le ministre travailliste des Affaires sociales, Yitzhak Herzog.

"Nous ne sommes pas insensibles aux critiques internationales, mais la question est de savoir comment assurer notre sécurité", a-t-il noté.

Selon les médias israéliens, les Etats-Unis auraient ainsi suggéré qu'une force navale internationale inspecte les bateaux susceptibles de transporter des armes vers Gaza.

Samedi, un cargo irlandais d'aide en route pour Gaza, le Rachel Corrie, a lui aussi été abordé et arraisonné par la marine israélienne, après avoir ignoré les appels à se dérouter.

Les passagers de ce cargo n'ont cependant pas opposé de résistance. Le navire a été contraint de gagner le port israélien d'Ashdod, et les 18 personnes à bord étaient en cours d'expulsion par Israël dimanche.
 

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