Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a rejeté la résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat, estimant que "les tirs de roquettes ce matin ne font que démontrer que cette décision de l'ONU est impossible à réaliser".
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Le gouvernement israélien a rejeté la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée pendant la nuit, appelant au cessez-le-feu immédiat. De son côté, l'ONU publie un rapport évoquant la mort, dans un bombardement, de 30 civils qui faisaient partie d'un groupe de 110 Palestiniens qu'elle avait rassemblés dans une maison de Gaza.
Le correspondant de FRANCE 24, Radjaa Abou Dagga, est l'un des rares journalistes présents dans la bande de Gaza.
L'espoir des Gazaouis n'aura duré qu'un court instant. Selon Radjaa Abou Dagga, correspondant de FRANCE 24 à Gaza, la population civile s'était laissé aller, dans la matinée, à croire à un retour au calme en apprenant l'adoption, dans la nuit, de la résolution 1860 par le Conseil de sécurité de l'ONU. Mais cet espoir a eu vite fait de s'écrouler au vue des nouveaux bombardements orchestrés par l'armée israélienne dans la matinée. Il s'est complètement envolé une fois le rejet de la résolution annoncé par Israël.
A la sortie de la réunion extraordinaire du cabinet de sécurité israélien, le Premier ministre Ehud Olmert a annoncé le rejet de la résolution de l'ONU. "Les tirs de roquettes ce matin ne font que démontrer que cette décision de l'ONU est impossible à réaliser et que les organisations palestiniennes meurtrières ne s'y conformeront pas", a-t-il indiqué dans un communiqué.
La résolution, adoptée par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité, appellait "à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza". Elle condamnait "toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme", et appelle "à la fourniture sans obstructions (...) de l'aide humanitaire". Seuls les Etats-Unis se sont abstenus.
Le Hamas pas "concerné" par la résolution
Pour sa part, le Hamas, n'ayant pas été "consulté ", a estimé ne pas être concerné par la résolution de l'ONU. "Il n'a pas été tenu compte de notre vision et des intérêts de notre peuple", a affirmé à l'AFP un haut responsable du Hamas, Ayman Taha.
Le Hamas ne s'estime pas "concerné" par la résolution. (Crédit AFP) |
Dans la nuit, les opérations israéliennes se sont poursuivies dans la bande de Gaza, où au moins 775 Palestiniens sont morts en 14 jours de combats. Au moins 10 militaires israéliens ont été tués pendant cette période.
L'aviation israélienne a mené des raids le matin sur le territoire palestinien après des attaques nocturnes qui ont fait 12 morts, selon des témoins et des sources médicales palestiniennes.
Selon des témoignages recueillis par le bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l'ONU, l'armée israélienne a tué cette semaine dans un bombardement 30 civils qui faisaient partie d'un groupe de 110 Palestiniens qu'elle avait rassemblés dans une maison de Gaza. La veille, plus de 20 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées lors de combats.
A la faveur d'une brève accalmie jeudi, les services de secours palestiniens ont récupéré au moins 35 corps de personnes mortes dans des zones qui étaient demeurées inaccessibles aux ambulanciers.
Une situation humanitaire "critique"
La situation humanitaire est jugée de plus en plus alarmante à Gaza alors que jeudi, l'Unrwa, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, y a suspendu ses opérations après qu'un de ses convois ait été touché par des obus israéliens et un chauffeur palestinien tué près du terminal d'Erez.
"Nous maintiendrons cette suspension tant que les autorités israéliennes ne garantiront pas la sécurité de nos équipes", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l'agence onusienne Chris Gunness.
Déplorant une situation humanitaire "critique", il a affirmé qu'elle empirait "d'heure en heure" malgré l'instauration d'une pause des combats par l'armée israélienne trois heures chaque jour depuis mercredi dernier.
Le Hamas a jugé de son côté la décision de l'Unrwa "inexcusable". "Leur devoir est de protéger les victimes de la guerre et non de les abandonner", a dit un porte-parole.
Pour la deuxième semaine consécutive, le mouvement islamiste a appelé les Palestiniens à marquer, vendredi, "une journée de la colère" par des manifestations à Jérusalem-est et en Cisjordanie.
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