Le groupe américain AIG ayant refusé de baisser le prix de sa filiale asiatique AIA, l'assureur britannique Prudential a finalement annoncé qu'il renonçait à la racheter. AIG demandait 35,5 milliards de dollars, Prudential en proposait 30.
AFP - L'assureur britannique Prudential a annoncé mercredi avoir abandonné ses démarches pour racheter à quelque 30 milliards de dollars AIA, la filiale asiatique de l'assureur américain AIG, après que le groupe américain ait refusé de diminuer le prix d'achat.
Ce rachat aurait été le plus gros jamais réalisé dans le secteur de l'assurance. Il était assorti d'une augmentation de capital de 21 milliards de dollars qui aurait été, elle aussi, la plus importante jamais menée en vue d'une acquisition.
Prudential a indiqué, dans un communiqué publié en pleine nuit, être "en négociation avec AIG pour mettre fin à l'accord portant sur l'association entre Prudential et AIA".
Cette décision intervient après qu'AIG ait refusé la demande de Prudential de diminuer le prix initial de 35,5 milliards de dollars (29 milliards d'euros) à environ 30 milliards de dollars, suite à une révolte des actionnaires de la compagnie britannique.
Dans son communiqué, Prudential ajoute que cette tentative lui aura coûté environ 450 millions de livres (540 millions d'euros), notamment 152,5 millions de livres versés à AIG en dédommagement et 81 millions de livres de frais de banques. Le reste de la somme est lié à des honoraires de conseillers, et aux coûts de couverture de change.
Le président de Prudential Harvey McGrath a noté que "AIA était une excellente opportunité", mais que "les marchés ont significativement baissé" depuis l'annonce du rachat début mars. "Nous avons bien écouté ce que les actionnaires nous ont dit sur le prix et avons entamé une renégociation avec AIG, malheureusement il n'a pas été possible de parvenir à un accord, et nous estimons qu'il est dans l'intérêt de nos actionnaires de ne pas poursuivre ce rachat", a-t-il ajouté.
Le directeur général franco-ivoirien Tidjane Thiam, dont la presse a estimé récemment que sa place était menacée en cas d'échec de cette opération, a simplement noté que Prudential avait entamé les négociations avec AIG "à partir d'une position de force en Asie, où nous voyons d'excellentes opportunités de croissance pour Prudential".
"Nous étions d'accord avec les actionnaires sur la nécessité d'une renégociation étant donné les mouvement des marchés, mais il n'a pas été possible d'obtenir un accord", a observé M. Thiam. "Nos activités existantes en Asie ont réalisé une nouvelle performance record au premier trimestre et nous continuerons à chercher à produire de la valeur pour nos actionnaires à travers tout notre portefeuille d'activité", conclut-il.