Systématiquement battus depuis 2007, les Clermontois vont tenter de conjurer le sort, ce samedi, en finale du championnat de France de rugby. Les Jaune et Bleu affrontent l'USAP, qui tentera pour sa part de conserver son titre.
AFP - La finale du Top 14 entre Perpignan et Clermont, samedi au Stade de France, nécessitera discipline et lucidité dans un contexte de revanche de la finale de l'an dernier remportée par les Catalans qui promet un engagement physique intense, probablement arbitré par un duel de buteurs.
Mental. Les Clermontois auront plusieurs défis à relever: vaincre le spectre de leurs trois dernières finales perdues, faire abstraction de l'attente toujours croissante de leur public d'un premier titre de champion de France et ne pas tomber dans un esprit revanchard face à des Perpignanais roublards qui les avaient faits déjouer l'an dernier.
"Rien ne pourra nous faire sortir de nos gonds", a assuré le talonneur clermontois Mario Ledesma en référence aux tensions de la dernière finale. Une nouvelle fois placé face à leurs ambitions, les Auvergnats ont érigé le mot "détermination" en leitmotiv. "La détermination sera notre plus grande force", affirme ainsi le club en ouverture de son site internet.
La sérénité et la maîtrise, renforcés par un réalisme à toute épreuve, ont été la force des Perpignanais cette saison. Aucune équipe n'est arrivée à entamer l'assurance catalane, comme l'a montré la demi-finale face au Stade Toulousain.
Engagement total. L'engagement physique, entre les deux packs dans les zones de "rucks" et de conquête notamment, promet d'être intense.
Le pack est la première arme catalane et a suffi à vaincre sur le seul exercice de la mêlée fermée le Stade Toulousain en demi-finale. Puissant, technique mais aussi très expérimenté avec Tincu, Freshwater, Mas, Olibeau ou Tuilagi, il est l'un des plus complets en France. Clermont possède un paquet d'avants étoffé avec un noyau d'internationaux (Domingo, Ledesma, Scelzo, Cudmore, Pierre, Bonnaire, Lapandry) et a appris cette saison à s'appuyer dessus pour s'imposer, notamment contre Toulon. En mêlée fermée, les Auvergnats ont également su opportunément mettre les avants toulonnais à la faute.
L'ASM, meilleure attaque du Championnat (700 points inscrits après les demies), compte également parmi ses trois-quarts quelques gabarits massifs, comme Nalaga ou Rougerie (104 kg tous les deux), qui seront probablement utilisés pour tenter de dynamiter la défense catalane moins lourde mais hermétique. La défense des champions de France est la deuxième meilleure du Championnat (425 points encaissés).
Buts en or. La moindre erreur de discipline ou mise en échec physique sera sanctionnée par deux buteurs très précis: le Perpignanais Jérôme Porical, souvent décisif en phase finale, et le Clermontois Morgan Parra, buteur du XV de France.
L'an dernier, le précision du Catalan à longue distance avait permis à l'Usap de renverser la pression en finale; contre le Stade Toulousain, il a réalisé une performance similaire avec un 7 sur 8 face aux perches. Il est la clé du réalisme catalan.
Face à lui, il trouvera un Morgan Parra qui semble imperméable à la pression avec ses 87,7% de réussite face aux perches en saison régulière. Le néo-Clermontois a remplacé dans le rôle de buteur numéro un Brock James, meilleur réalisateur des trois dernières saisons mais parfois hésitant en finale. L'Australien se concentrera sur la gestion stratégique du jeu, exercice dans lequel il s'est montré brillant face à Toulon. Il possède un avantage dans ce secteur sur son homologue, Gavin Hume, encore incertain.