
Pyongyang a une nouvelle fois nié, hier, avoir torpillé la corvette sud-coréenne Cheonan qui a fait naufrage en mer Jaune. Des dénégations consécutives à la publication, le 20 mai, d'une enquête internationale qui lui en attribue la responsabilité.
AFP - La Corée du Nord a balayé les arguments de l'enquête internationale concluant au torpillage d'un navire de guerre sud-coréen, qui a tué 46 marins, en assurant vendredi qu'elle ne possédait pas le sous-marin de poche incriminé par l'enquête.
Fait rarissime, la puissante Commission nationale de défense (CND), présidée par le numéro un du régime, Kim Jong-Il, a tenu une conférence de presse à Pyongyang, rapportée par la télévision officielle du régime.
Le général Pak Rim Su, chef du Département politique du CND, a assuré à cette occasion que la Corée du Nord ne possédait pas de sous-marin de poche de 130 tonnes, de la classe "Salmon", dont les enquêteurs de Séoul sous-entendent qu'il aurait tiré la torpille qui a coulé en mars le Cheonan, la corvette sud-corénne de 1.200 tonnes coulée dans une zone litigieuse de la Mer jaune.
"Nous n'avons rien de semblable à un sous-marin de 130 tonnes de la classe Salmon", a déclaré le général nord-coréen cité sur la chaîne nord-coréenne Chungang, reçue à Séoul.
Un enquête internationale a conclu récemment que la destruction du Cheonan était due à une torpille nord-coréenne.
Selon les enquêteurs sud-coréens, un sous-marin de poche de la classe Salmon s'est introduit dans les eaux sud-coréennes à partir des eaux internationales.
Mais selon le général Pak, "militairement, cela n'a pas de sens qu'un submersible de 130 tonnes emportant une lourde torpille de 1,7 tonne voyage en haute mer pour gagner le Sud, coule le navire et regagne sa base".
Le général nord-coréen a également rejeté les allégations sud-coréennes selon lesquelles les fragments retrouvés de la torpille incriminée correspondaient aux spécifications apparues dans des brochures nord-coréennes.
Ces brochures auraient été envoyées à des acheteurs potentiels non-identifiés de torpilles nord-coréennes.
La Chine avait déclaré mercredi être toujours en train d'évaluer les conclusions d'enquêteurs internationaux.
Mardi, la Corée du Nord avait décidé de rompre ses relations avec la Corée du Sud qu'elle a menacée d'une "guerre totale" si de nouvelles sanctions lui étaient imposées à l'ONU, comme le veut Séoul.
Pyongyang a aussi coupé les lignes de communication clés avec le Sud, notamment celles entre les marines du nord et du sud, a indiqué le ministère sud-coréen de l'Unification.