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Pour qui et pour quoi votent les Colombiens ?

La Colombie choisira dimanche un successeur à Alvaro Uribe. France24.com a demandé les raisons de leur choix à des partisans des quatre principaux candidats : J.M. Santos, G.Petro, A.Mockus, et N.Sanin (de g. à dr. sur la photo).

30 millions d’électeurs colombiens se préparent à élire, dimanche, celui ou celle qui succèdera à Alvaro Uribe. Un sondage réalisé le 21 mai par l’institut Datexco donne le candidat de droite Juan Manuel Santos, héritier d’Alvaro Uribe, en tête avec 35 % des intentions de vote. Il est talonné par le candidat centriste et vert Antanas Mockus (34 %), alors que la candidate conservatrice Noemi Sanin (9 %) et celui du rassemblement de gauche, Gustavo Petro (5 %), sont loin derrière. A moins que l’un(e) d’eux ne dépasse 50 % des voix, un second tour verra s’affronter les deux candidats arrivés en tête le 20 juin.

  • Antanas Mockus

“Pour moi, Mockus incarne une nouvelle chance, des possibilités différentes pour ce pays. Ce que je préfère en lui ? Son honnêteté et le fait que ce soit un candidat indépendant. C’est presque un candidat anti-politique, en fait. En Colombie, le terme de ‘politicien’ est devenu synonyme de ‘malhonnêteté’." - Guillermo Martinez, 61 ans, agriculteur, Santander.

“Je voterai pour Mockus dimanche car l’éducation est au centre de son programme. Sa campagne met en avant l'éducation, il veut créer des écoles primaires et secondaires ainsi que des universités publiques. Et il dit aussi vouloir éduquer les gens, apprendre aux Colombiens à être honnêtes et à cesser de faire des choses illégales." - Maria Andrea Duque, 30 ans, travaille pour la campagne d’Antanas Mockus, Bogota.

  • Noemi Sanin

“Je vais voter Noemi pour une raison simple : c’est une femme ! J’aimerais voir une femme diriger ce pays, et je crois qu’il est temps pour la Colombie d’élire enfin une présidente !" - Paola Hernandez, 31 ans, femme de ménage, Santa Marta.

"Ces huit dernières années, la Colombie a laissé de côté ses relations diplomatiques et commerciales avec les pays voisins, et Uribe a trop misé sur Washington. Je suis persuadé que Noemi saura améliorer nos relations commerciales au niveau régional, mais aussi avec l’Europe (elle a été ambassadrice en Grande-Bretagne et en Espagne). Elle a fait un très bon boulot en tant que ministre des Affaires étrangères, dans le gouvernement Gaviria (1991), je suis sûr qu’elle continuera." - Christian Santamaria, 18 ans, étudiant, Tulua.
 

  • Gustavo Petro

"Au premier tour, mon choix sera Petro parce que j’aime ses propositions, en particulier celle qui prévoit un nouvel impôt pour les Colombiens résidant à l’étranger. Les sommes alimenteront une caisse de développement social, qui aidera par exemple à construire des réseaux d’eau potable. D’autre part, il veut généraliser le versement de la retraite à toute la population, pas seulement à ceux qui ont travaillé toute leur vie." - Iris Morales, 60 ans, philosophe, Bogota.

“Je donnerai ma voix à Petro car il a l’expérience requise et concentrera sa politique sur les problèmes sociaux. Les inégalités sociales sont le principal problème de la Colombie. Elles ont toutes sortes de conséquences telles que la violence, le trafic de drogue… Lorsqu’il a été député, puis sénateur, Gustavo Petro a mené des combats importants en faveur de la protection sociale, de la redistribution des terres agricoles, et contre la corruption. Il les poursuivra s’il est élu." - Sofia Salgado, 61 ans, ex-diplomate, Bogota.

  • Juan Manuel Santos

“Je vais voter pour Santos car il veux poursuivre la politique d’Alvaro Uribe. Il va travailler à renforcer la sécurité nationale et combattre la guérilla des Farc. J’apprécie vraiment ce qu’Uribe a fait pour la sécurité du pays, et le fait qu’aujourd’hui on peut enfin se sentir en sécurité et voyager en Colombie." - Consuelo Londono, 68 ans, femme au foyer, Medellin.

"C’est son programme économique qui va me faire choisir Santos. D’après ses déclarations de campagne, il veut favoriser la création d’emplois et les investissements sans toucher au niveau d’imposition. Et puis sa politique en matière de sécurité intérieure devrait rassurer les investisseurs étrangers et les entreprises qui veulent s’implanter en Colombie." - Felipe Cruz, 37 ans, manager financier, Bogota.