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Face à la Tunisie, l’opération rédemption continue pour les Bleus

Pour la première fois depuis des mois, les Bleus ont montré un visage conquérant lors de leur victoire sur le Costa Rica (2-1), mercredi. Une lancée sur laquelle ils devront impérativement poursuivre contre la Tunisie, dimanche.

Depuis la victoire des Bleus à Lens face au Costa Rica (2-1), la France du football aborde pleine espoirs le deuxième match de préparation à la Coupe du monde que doivent disputer dimanche les hommes de Raymond Domenech face à la Tunisie. À cette occasion, le 4-3-3 entrevu mercredi, plus propice au mouvement vers l’avant, devrait être reconduit par le sélectionneur français. Dans ce système de jeu, l’équipe de France a montré en effet de belles dispositions. Plus belles, en tout cas, que ce qu’elle avait présenté au public lors de ses dernières sorties.

Une fois passée l’euphorie suscitée par le simple fait de voir les Bleus s’aventurer au-delà de la ligne médiane, il convient toutefois de tirer quelques enseignements "à froid" de la victoire remportée face au Costa Rica.

Copie à revoir pour la défense

Derrière, notamment, les Bleus n’ont pu masquer longtemps une certaine fébrilité. À de nombreuses reprises, les "Ticos" ont déchiré le rideau défensif de Mandanda. Et si les errements des arrières français n’ont été sanctionnés que d’un but, il en aurait vraisemblablement été autrement face à une grosse sélection.

Dans l’axe, la doublette Gallas-Abidal n’a pas convaincu et manque cruellement d’automatismes. Chez les Bleus, le phénomène est récurrent. Depuis l’Euro-2008, jamais Raymond Domenech n’a aligné plus de deux fois la même charnière centrale.

Le choix d’associer Abidal à Gallas, s’il s’avère être théoriquement le plus judicieux, n’est pas pour autant un gage de sûreté, même sur le long terme. Le premier, ennuyé par des pépins de santé tout au long de la saison, n’évolue plus à ce poste au Barça depuis un moment. Quant à Gallas, de retour après une blessure au mollet, il n’est pas encore revenu à son meilleur niveau même s’il a tenu le choc une mi-temps complète mercredi. Face à la Tunisie, Raymond Domenech devrait l’aligner pendant au moins une heure.

Un milieu revitalisé

La vivacité de l’entrejeu des Bleus a constitué la belle surprise du match de mercredi dernier. Le triangle Toulalan-Gourcuff-Malouda, à vocation offensive, a tiré le bloc-équipe français vers l’avant et devrait être reconduit face à la Tunisie. Un test qui devrait en dire long sur la capacité de ce trio à créer des espaces.

Pour les Français, la clé du match se trouvera dans leur capacité à décadenasser le bloc tunisien. Les Aigles de Carthage devraient être, en effet, bien mieux regroupés en défense que le Costa Rica, une équipe joueuse mais friable dans ses 30 derniers mètres. Le revirement de Domenech, qui a privilégié mercredi un système à un seul milieu défensif - Toulalan en sentinelle devant la défense - devrait néanmoins offrir aux Bleus la possibilité de briller.

Potentiel offensif et décisions inévitables

Outre la performance de haut rang de Ribéry, enfin placé sur le flanc gauche, Raymond Domenech n’a pas eu l’occasion de tirer beaucoup d’enseignements de la performance de ses attaquants face au Costa Rica. Govou, jusqu’alors titulaire indiscutable à droite, a multiplié les approximations. Sans compter que la rentrée explosive de Valbuena, buteur pour sa première sélection en bleu, l’a clairement fragilisé. Face à la Tunisie, Domenech pourrait forcer le destin du petit Marseillais et s’appuyer sur la "jurispridence Ribéry" pour le titulariser.

Dans l’axe, c’est aussi le flou total. Anelka et Henry, tous deux prétendants au poste d’attaquant de pointe, n’ont toujours pas convaincu. Invités à se mettre en valeur une mi-temps chacun face au Costa Rica, ils n’ont que très peu pesé sur la défense adverse. Du coup, Raymond Domenech pourrait tenter un coup de poker et titulariser Gignac ou Cissé, même s’il est plus probable qu’il renouvelle sa confiance à ses deux cadres.

À l’image de cette attaque, le onze titulaire de l’équipe de France tarde à se dessiner. Si la base de la sélection prend forme progressivement, ses contours restent flous et devront s’affiner d’ici au début de la Coupe du monde. C’est, justement, tout l’enjeu du match à venir contre la Tunisie, dimanche, et de celui du 4 juin, face à la Chine.