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Collision mortelle entre deux trains, les rebelles maoïstes soupçonnés de sabotage

Au moins 65 personnes sont mortes vendredi dans une collision entre deux trains dans l'est de l'Inde. Une explosion, attribuée aux rebelles maoïstes, a projeté un train de passagers sur la voie parallèle, où il a percuté un train de marchandises.

Le déraillement d'un train express dans l'est de l'Inde vendredi matin a fait au moins 65 victimes et le bilan pourrait encore s'alourdir. Les autorités dénoncent un acte de sabotage de la rébellion maoïste.

A environ 1h30, heure locale, un train de passagers qui reliait Calcutta à Bombay a déraillé et est entré en collision avec un train de fret. L'accident a eu lieu à 135 km à l'ouest de Calcutta, la capitale du Bengale occidental.

"A l'heure actuelle, nous disposons d'informations faisant état de 65 cadavres récupérés. Il pourrait y en avoir davantage", a déclaré le ministre de l'Intérieur de l'Etat du Bengale occidental, Samar Ghosh. De nombreux passagers sont encore prisonniers des décombres. Les secouristes, qui ont mis près de deux heures pour arriver sur les lieux, dans une zone reculée, essaient de découper la tôle des wagons encastrés les uns dans les autres. Le quotidien indien "Daily News and analysis" parle de près de 200 blessés.

Pas de revendication

Les circonstances exactes de l'accident restent floues. "Au départ, les autorités ont parlé d'une explosion, puis d'un sabotage des rails, précise Miyuki Droz Aramaki, correspondante de FRANCE 24 à New Delhi. Puis la ministre des Chemins de fer, qui s'est rendue sur place, est revenue sur la théorie de la bombe, en disant qu'il y avait des traces de TNT et de gélatine."

La piste d'une attaque des maoïstes a été évoquée dès ce matin. "Pour l'instant il n'y a pas eu de revendication, mais la ministre des Chemins de fer, Mamata Banerjee, parle bien d'une attaque maoïste, explique Miyuki Droz Aramaki. L'accident a eu lieu dans la région du Bengale occidental, qui est un bastion de la guérilla. Selon des journalistes locaux, des pamplhets maoïstes auraient aussi été retrouvés sur les lieux, ce qui renforce les soupçons."

Si ces soupçons sont confirmés, il s'agirait de la deuxième attaque de la guérilla maoïste - les naxalites - contre des civils en un mois. Les insurgés ont fait exploser un bus le 17 mai dans l'Etat de Chhattisgarh, tuant au moins 35 personnes. Ils attaquent aussi régulièrement les forces de police, les édifices publics et les infrastructures. Soixante-seize policiers ont été tués en avril, lors d'une attaque menée par des centaines d'insurgés dans le Chhattisgarh. En quarante ans, l'insurrection a fait des milliers de morts. Les naxalites constituent "le plus grand défi à la sécurité intérieure du pays depuis l’Indépendance", avait affirmé il y a déjà plusieurs années le Premier ministre indien Manmohan Singh.

Offensive de l'armée

Les rebelles maoïstes ont intensifié leur guérilla ces derniers mois, en riposte à une offensive de l'armée qui essaye de les déloger de leurs bases dans la jungle. Les naxalites, qui compteraient plus de 10 000 combattants et des dizaines de milliers de sympathisants, affirment lutter pour les droits des pauvres et des sans-terres.

"Pour éviter de nouvelles attaques, les autorités ont décidé pour l'instant de modifier les horaires de tous les trains traversant des zones maoïstes, ajoute Miyuki Droz Aramaki. Cela correspond tout de même à un tiers des districts du pays."