L’UEFA doit désigner, le 28 mai, le pays organisateur de l’Euro-2016. Qui de la France, de la Turquie ou de l’Italie aura le privilège d’accueillir le gotha du football européen ? Gros plan sur les dossiers des trois candidats.
Bien que concentrée sur la préparation des Bleus pour le Mondial-2010, la France du football tournera les yeux vers Genève, ce vendredi, où l’UEFA désignera le pays hôte de l’Euro-2016. L’Italie et la Turquie sont les deux autres candidats en lice pour accueillir le premier championnat d'Europe à 24 équipes.
"Solide et dépouillé"
À la lecture du dernier rapport d’évaluation des candidatures, publié le 14 mai par l’instance européenne, les dossiers français et turcs semblent distancer leur rival italien. Mais si les experts saluent un dossier tricolore "solide et dépouillé", rien ne garantit que les membres du comité exécutif qui ont le droit de vote suivront leurs conclusions. Pour se faire un avis, l’UEFA a minutieusement étudié plus de 100 critères techniques, parmi lesquels l’état des stades, les capacités d’hébergement, les transports, la sécurité et le soutien des gouvernements.
La candidature française a répondu aux attentes de l’UEFA, selon le rapport. La France propose "un Euro sans surprise, sécurisé, convivial et qui sera profitable à l'UEFA", estime Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP). Parmi les points forts du dossier tricolore, le réseau de transports (autoroutes, TGV et aéroports) a particulièrement convaincu le panel d'experts. La France a également marqué des points grâce à son avance dans les domaines technologiques et sécuritaires et à l’implication conjointe des instances du football et du pouvoir politique dans la préparation de sa candidature. Mais le dossier français est loin d’être irréprochable. Il a notamment été épinglé pour son manque d"'informations concernant l'investissement public" et pour la vétusté des stades qu'il propose pour la compétition, malgré la promesse de les rénover.
La Turquie, un rival en embuscade
Après les échecs de 2008 et de 2012, la Turquie, qui est dans le rôle de l’outsider, n’imagine pas une seconde voir sa candidature recalée une troisième fois d’affilée. Le dossier turc, qui a attiré l’attention des experts, se pose comme un sérieux rival au projet français. Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan s’est largement impliqué dans sa préparation. À preuve : l'État a signé des garanties pour la construction de plusieurs stades à hauteur de 920 millions d'euros et a lancé une politique de grands travaux d'infrastructures d'un montant de 20 milliards d'euros. La passion sans limite des Turcs pour le football a également été soulignée par l’UEFA. "Les gens passionnés et la fierté nationale devraient contribuer à créer un enthousiasme supplémentaire en Turquie", note l’organisme.
Cependant, le dossier turc n'est pas sans faiblesses. L’inadaptation du réseau de transports, l’inexpérience du pays en matière d’organisation d’événements sportifs majeurs et l’insécurité régnant autour des terrains turcs sont pointés du doigt par l’UEFA.
Enfin, l’instance européenne, présidée par le Français Michel Platini, n’a pas ménagé la candidature italienne : ses motivations ne sont pas "assez bien expliquées", a-t-elle dit. Le pays, qui voue un culte au ballon rond, est toutefois doté de bonnes infrastructures (stades, transports et hôtels). Mais le dossier italien souffre d’un manque d’investissement du pouvoir politique et de la réputation sulfureuse qui entoure son football, empoisonné par une violence chronique et des comportements racistes. Verdict le 28 mai.