
Après maints rebondissements, la jeune universitaire française, détenue en Iran depuis le 1er juillet dernier, a finalement été autorisée à quitter le pays pour la France après le paiement d'une amende. Retour sur une affaire complexe.
AFP - L'annonce d'une décision judiciaire permettant à Clotilde Reiss de quitter l'Iran intervient dix mois et demi après l'arrestation la jeune Française pour avoir participé en juin 2009 à des manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
- 1er juillet 2009 : Arrestation de l'universitaire, lectrice à l'Université d'Ispahan (centre), sous accusation d'espionnage.
- 8 août 2009 : Devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, Clotilde Reiss reconnaît avoir participé à des manifestations, pris des photos et vidéos. Selon l'agence officielle Irna, elle reconnaît avoir rédigé un rapport pour un institut dépendant de l'ambassade de France. Paris demande sa libération immédiate.
- 12 août 2009 : Le procureur de Téhéran annonce la fin du procès et le maintien en prison dans l'attente du verdict.
- 16 août 2009 : Libération sous caution de Mlle Reiss, placée en résidence surveillée à l'ambassade de France.
- 22/23 septembre 2009 : Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad demande à Paris des gestes en faveur de détenus iraniens. Le président français Nicolas Sarkozy qualifie de "chantage" l'attitude iranienne, assurant qu'il "n'y aura pas d'échange".
- 18 décembre 2009 : M. Ahmadinejad déclare que la libération de Mlle Reiss dépend de "l'attitude des dirigeants français".
- 16 janvier 2010 : Quatrième et dernière audience de Mlle Reiss au tribunal de Téhéran.
- 5 mai 2010 : La justice française rejette une demande d'extradition vers les Etats-Unis de l'ingénieur iranien Majid Kakavand, retenu en France depuis mars 2009 à la demande de Washington et dont Téhéran réclamait la libération. M. Kakavand rentre en Iran le 7 mai.
- 15 mai 2010 : L'avocat de Mlle Reiss annonce qu'elle va pouvoir quitter l'Iran à la suite d'un jugement rendu le jour même. La jeune Française a été condamnée à deux peines de cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale et avoir remis des informations et des photos de manifestations de l'opposition à des étrangers, mais cette double peine a été immédiatement commuée en simple amende de 285.000 USD par "une décision de clémence" du régime.