Dans un communiqué, le président sénégalais Abdoulaye Wade a insisté sur le rôle joué par son pays dans la libération de Clotilde Reiss, retenue depuis près d'un an en Iran. Il se félicite de la bonne médiation sénégalaise dans ce dossier.
AFP - Le Sénégal a affirmé samedi que la "libération" de la jeune française Clotilde Reiss, retenue en Iran depuis le 1er juillet 2009 pour avoir participé à des manifestations post-électorales, était "consécutive" à une médiation du président Abdoulaye Wade.
"Le Président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, Président en exercice de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI), se réjouit ce samedi 15 mai 2010 de la libération par Téhéran de l'universitaire française, Clotilde Reiss", indique un communiqué officiel.
"La présidence de la République du Sénégal rappelle que cette libération est consécutive à une médiation entreprise par le chef de l'Etat Sénégalais depuis septembre 2009", poursuit le communiqué, qui détaille ensuite longuement les initiatives sénégalaises sur ce dossier.
Selon ce communiqué, le gouvernement iranien a contacté mardi le gouvernement sénégalais, a salué sa médiation dans cette affaire et chargé M. Wade d'informer la France de la décision de libérer Clotilde Reiss.
Faute de pouvoir joindre son homologue français Nicolas Sarkozy mardi soir, Abdoulaye Wade M. Wade a annoncé la nouvelle au secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, précise-t-il.
"Le président Wade précise même les détails de la libération: Les autorités iraniennes contacteront le mercredi 12 mai dans la matinée l'ambassadeur de France à Téhéran pour confirmer cette décision et la mettre en oeuvre. Clotilde Reiss sera officiellement libre dans la période du 15 au 16 mai 2010 et pourra rentrer en France", poursuit le communiqué.
"Claude Guéant salue le succès de la médiation sénégalaise et remercie vivement le président (sénégalais). Le 14 mai, les ministres Madické Niang et Karim Wade (fils du président sénégalais) arrivent à Téhéran pour superviser les derniers réglages de la libération".
"Le 15 mai, ils rencontrent dans la matinée le ministre iranien des Affaires étrangères et, quelques heures plus tard, le président iranien annonce publiquement l'acquittement de Clotilde Reiss".
itLa Française a en fait été condamnée à une amende de 300 millions de tomans (285.000 USD), a annoncé samedi son avocat, ajoutant que l'amende a été payée, ce qui va lui permettre de quitter le pays. Ces informations n'étaient pas confirmées par les autorités iraniennes samedi en fin de soirée.
Le président Wade "exprime sa gratitude" aux autorités iraniennes et "se réjouit par la même occasion de l'excellence des relations amicales entre la France et le Sénégal et de la confiance que le Président (Nicolas) Sarkozy lui porte", conclut le communiqué signé par le ministre Niang depuis Téhéran.
Clotilde Reiss, lectrice à l'université d'Ispahan (centre), a été officiellement accusée d'atteinte à la sécurité nationale de l'Iran, notamment pour avoir rassemblé des informations et des photos qu'elle aurait transmises à l'attaché scientifique de l'ambassade de France, lors de manifestations dans cette ville les 15 et 17 juin 2009.
La jeune femme de 24 ans avait été arrêtée le 1er juillet alors qu'elle s'apprêtait à regagner la France. Après six semaines de détention, elle avait été libérée sous caution le 16 août et assignée à résidence à l'ambassade de France à Téhéran jusqu'à son jugement.