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Pour éviter de connaître le même sort que la Grèce, qui traverse une crise économique sans précédent, l'Irlande a dû se résoudre à une cure d'austérité budgétaire. Dublin a, entre autres, imposé la réduction des salaires des fonctionnaires.

L'Irlande a emprunté des milliards d'euros pour sauver ses banques de la faillite. Dublin a, dès 2008, engagé des mesures de rigueur qui ont été renforcées à deux reprises en 2009. Parmi un catalogue très impopulaire, le gouvernement a imposé une baisse générale des allocations sociales et une réduction de 5 à 15 % des salaires des fonctionnaires.

Kerrie Cunningham, infirmière, a vu ses revenus chuter de près de 17 % en un an.  Pour cette mère de famille qui attend son deuxième enfant, le quotidien devient de plus en plus difficile à gérer. "Je fais très attention aux prix, confesse-t-elle. Je fais les comptes dans ma tête en espérant avoir assez d'argent sur mon compte en arrivant à la caisse."

La jeune femme perçoit 2 200 euros brut par mois, dont les trois quarts servent à payer les traites d'une maison achetée juste avant le crash immobilier ainsi que la crèche, très onéreuse en Irlande.

Le déficit le plus important de la zone euro

"J'aurai bientôt deux enfants, et penser au prix de la crèche c'est décourageant. Je me demande si je pourrais même me permettre de retourner travailler, soupire l’infirmière, très affectée. J'adore mon travail, et penser au fait que je risque de ne plus pouvoir continuer à travailler est très triste, pour moi comme pour ma famille."

Dublin, qui prévoit un déficit proche de 20 % pour 2011, entend de nouveau réduire le déficit du pays, le plus important de la zone euro. Et ce, en dépit de la colère des fonctionnaires qui dénoncent un plan d'austérité inéquitable.

"Ce gouvernement a clairement l'intention de continuer d'appliquer des mesures d'austérité, explique Mary Coughlan, vice-Première ministre. Notre but n'est pas d'être politiquement populaires, nous laissons la facilité à d'autres, nous savons que nous devons continuer dans cette direction pour un retour à une croissance durable de l'économie irlandaise".

Plus question, donc, de lancer de fastueuses constructions comme le Samuel-Beckett Bridge à Dublin, achevé en décembre 2009 et qui a coûté quelque 60 millions d’euros aux contribuables. Si le gouvernement irlandais veut tenir sa promesse envers l'Europe et ramener son déficit public à 3 % du PIB d'ici 2014, les infirmières et autres fonctionnaires n’ont pas fini de se serrer la ceinture.