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Les pays de la zone euro s'accordent sur un mécanisme de gestion de crise ‎

Réunis à Bruxelles, les dirigeants de la zone euro ont décidé de mettre en place un mécanisme permettant à la Commission d'intervenir auprès des pays en difficulté. Ils souhaitent ainsi "préserver la stabilité financière de la zone euro".

AFP - La zone euro a décidé vendredi soir de mettre en place un fonds de soutien sans précédent pour ses pays confrontés à des difficultés financières, dans l'espoir de stopper la contagion d'une crise gravissime qui menace les fondements de l'Union monétaire.

A l'issue d'un sommet de crise à Bruxelles, les dirigeants des seize pays utilisant la monnaie unique ont demandé à la Commission européenne de proposer "un mécanisme de stabilisation visant à préserver la stabilité financière de la zone euro", selon une déclaration commune.

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Les pays de la zone euro s'accordent sur un mécanisme de gestion de crise ‎

Les ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne sont convoqués dimanche après-midi pour finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif, qui pérenniserait le montage mis au point pour la Grèce.

La zone euro va adresser "un signal très clair" aux spéculateurs sur les marchés en mettant sur pied ce mécanisme, a souligné la chancelière allemande Angela Merkel.

Toutes les institutions de la zone euro, y compris la Banque centrale européenne, sont prêtes à "utiliser toute la gamme des instruments disponibles" pour défendre la zone euro, souligne la déclaration du sommet.

Dans l'immédiat, concernant Athènes, les chefs d'Etat et de gouvernement ont définitivement approuvé le plan de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans déjà accepté dans son principe. Il sera financé à hauteur de 80 milliards d'euros par les partenaires de la Grèce dans la zone euro, le FMI apportant le reste.

Les fonds commenceront à arriver dans les caisses vides de l'Etat grec surendetté d'ici au 19 mai.

"Cette crise est systémique, la réponse doit être systémique", a indiqué de son côté le président français Nicolas Sarkozy, parlant d'une "mobilisation générale".

Les dirigeants de la zone euro se sont aussi dits prêts à "accélérer" leurs efforts de réduction de déficits dans les années à venir afin de pouvoir revenir dans les limites autorisées dans l'UE.

Cette promesse vise à calmer les marchés financiers qui s'inquiètent de l'ampleur des déficits et de la dette publique dans de nombreux pays de la zone euro.

Après la Grèce, l'Espagne, le Portugal et depuis vendredi l'Italie se retrouvent dans le collimateur des marchés, qui craignent que la crise budgétaire se propage.

Selon le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, la BCE va apporter sa contribution.

Il a affirmé qu'elle avait ouvert la porte lors de la réunion à des achats d'emprunts d'Etat émis par les gouvernements de la zone euro pour les aider si nécessaire face à la crise. Ce que n'a toutefois pas confirmé le président de l'institut de Francfort, Jean-Claude Trichet.

La BCE est sous pression depuis plusieurs jours des marchés financiers pour accepter de recourir à des mesures exceptionnelles de soutien aux pays de la zone euro, afin d'endiguer la contagion de la crise, comme justement l'achat d'obligations d'Etat.

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Les pays de la zone euro s'accordent sur un mécanisme de gestion de crise ‎

Les dirigeants de la zone euro se sont par ailleurs mis d'accord pour "renforcer le Pacte de stabilité", l'instrument qui limite les déficits publics nationaux des différents pays, et pour "des sanctions plus efficaces" pour les mauvais élèves.

Le dispositif est jugé aujourd'hui largement inopérant à la lumière de la crise.

L'Allemagne prône la privation des droits de vote des pays trop laxistes lors des réunions ministérielles de l'UE, ainsi que le non versement de certaines subventions européennes aux mauvais élèves. Berlin souhaite si nécessaire modifier le traité européen pour durcir les mécanismes.

Tous les Etats ne sont cependant pas d'accord.

Enfin les seize chefs d'Etat et de gouvernement ont affirmé "la nécessité de faire de rapides progrès sur la régulation et la supervision des marchés financiers" pour s'attaquer à la spéculation.