Lancée d'abord dans quatre régions tests, puis mise en place par étapes, la réforme du permis de conduire concernera toute la France lundi. Le but : "rendre le passage du permis moins long, moins cher, et plus sûr", selon François Fillon.
AFP - Lancée le 8 mars dans quatre régions tests, puis progressivement mise en place par étapes, la réforme du permis de conduire concernera toute la France lundi.
A partir de ce jour, les candidats de Corse, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon rejoindront le reste de la France et découvriront les nouvelles épreuves prévues pour cet examen.
Pour l'occasion, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, et la déléguée interministérielle à la Sécurité routière, Michèle Merli, se rendront en début d'après-midi au centre d'examen de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour faire un bilan des nouvelles épreuves pratiques et théoriques et rencontrer des candidats qui viennent de passer les épreuves.
L'idée de la réforme du permis de conduire est de le "transformer en +bilan de compétences+ où l'inspecteur discute avec le candidat de ses forces et ses faiblesses et de rendre le passage du permis moins long, moins cher, et plus sûr", selon l'expression du Premier ministre, François Fillon. Mais "l'avoir plus rapidement ne veut pas dire qu'il est plus facile", avait expliqué M. Bussereau après le lancement de la réforme.
Dans l'examen du code, qui comportera toujours 40 questions, celles "un peu piège, ringardes, obsolètes, ambiguës" ont été supprimées ou reformulées.
Lors de l'épreuve pratique, le candidat évolue durant 5 minutes "en autonomie" avec pour seule indication la destination à atteindre. Il peut décrocher un point supplémentaire avec une conduite courtoise et un autre point avec une conduite économique. Le but est d'arriver à franchir la barre des 20 points nécessaires pour décrocher le diplôme.
Selon des auto-écoles, le point pour la conduite courtoise est pratiquement donné à tous les candidats. Mais le point de conduite économique "est trop dur à obtenir, il faut monter sa quatrième vitesse à 1.500 tours", estime Pascaline Maizière directrice de l'auto-école des Chatillons à Reims pour qui la réforme n'a pas amélioré la situation.
Le secrétaire général du plus grand syndicat d'inspecteurs (SNICA-FO) Christian Grolier, qui affirme représenter 70 % des 1.380 inspecteurs, comprend une certaine déception des usagers. "Les autorités ont expliqué qu'elles voulaient une réforme pour rendre l'examen plus rapide, plus facile et moins cher. Beaucoup ont compris que le permis serait plus facile à avoir, certains ont reculé la date de leur examen pour passer le nouveau module, alors que l'expression plus facile concernait la procédure administrative", dit-il.
"Le permis n'est pas plus facile qu'avant et le taux de 55 % de réussite en 2008 devrait persister, loin des 66 % réclamés par le ministère qui auraient permis d'économiser 148 postes d'inspecteurs (...) notre but reste de délivrer le permis à des gens bien formés", ajoute-t-il.
Premier examen de France avec 1,3 million de candidats chaque année, le permis de conduire, symbolisé par le triptyque de papier rose détenu par 40 millions de conducteurs, existe depuis 111 ans.
Chaque candidat débourse en moyenne 1.500 euros pour passer les épreuves du permis de conduire.