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L'opposition manifeste en masse pour contester les législatives de juin 2009

Des dizaines de milliers d'opposants ont manifesté devant le siège du gouvernement albanais pour contester les résultats des législatives de juin 2009. Le pays, le plus pauvre d'Europe, traverse depuis un an une crise politique majeure.

AFP - Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi soir devant le siège du gouvernement albanais, à Tirana, à l'appel du Parti socialiste (opposition), pour réclamer un nouveau décompte des voix aux élections législatives du 28 juin 2009, a constaté l'AFP.

"L'heure de la résistance est venue. C'est une grande bataille et nous sommes décidés à la mener jusqu'au bout, quels que soient les sacrifices qu'elle nous demande", a déclaré devant la foule le dirigeant du PS et maire de Tirana, Edi Rama.

Le responsable politique a appelé les manifestants à poursuivre leur mouvement jusqu'à une pleine "transparence" des résultats des élections de juin 2009 et a accusé le gouvernement albanais d'avoir plongé le pays dans la crise économique.

Un député socialiste, Fatmir Xhasa, a annoncé dans la soirée devant les manifestants, à l'issue d'une réunion du groupe socialiste au Parlement, que vingt-deux parlementaires socialistes avaient décidé d'entamer une grève de la faim devant le siège du gouvernement pour réclamer la "transparence" sur les élections.

"Nous allons résister jusqu'à ce que le gouvernement décide de faire la transparence sur les élections", a déclaré M. Xhasa.

Une dizaine de tentes ont été installées devant le siège du gouvernement, pour accueillir les grévistes de la faim.

La manifestation de vendredi soir, pour laquelle le PS avait appelé ses sympathisants de tout le pays à se mobiliser, constitue le dernier rebondissement en date de la crise politique qui agite l'Albanie depuis ces élections, dont les socialistes ont toujours contesté les résultats.

Lors d'une conférence de presse donnée quelques heures avant le rassemblement, Edi Rama avait promis une "manifestation sans limite de temps. Notre seul scénario, c’est la résistance et notre seul moyen, c’est la protestation".

"Nous sommes déterminés à poursuivre les manifestations, voire la désobéissance civile, pour obliger le gouvernement soit à faire la transparence sur les élections entachées de fraudes, soit à s’en aller", avait ajouté M. Rama.

"Berisha (Sali Berisha, le Premier ministre albanais), soit tu ouvres les urnes, soit tu t'en vas", "Ouvre les urnes ou tu t'en vas", proclamaient quelques unes des pancartes brandies par les manifestants.

Le gouvernement refuse un nouveau dépouillement des voix, faisant valoir qu'une telle demande a déjà été écartée par la justice.

Sali Berisha avait formé un nouveau gouvernement après ces élections, avec l'appui d'une petite formation de l'opposition, le Parti socialiste de l'Intégration (LSI), dont le responsable, Ilir Meta, a obtenu le portefeuille des Affaires étrangères et le poste de vice Premier ministre.

Les socialistes ont boycotté pendant des mois le Parlement et refusent toujours de participer aux votes, entravant de la sorte sérieusement la vie politique du pays.

L'impasse politique paraît totale, forces gouvernementales et opposition campant sur leurs positions.

Les partisans du Premier ministre albanais devaient se rassembler samedi en milieu de journée, non loin de l'endroit où les militants socialistes ont manifesté vendredi soir.

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