L'ex-champion du monde des lourds-légers, Jean-Marc Mormeck, affrontera le Portoricain Fres Oquendo dans la mythique salle parisienne de la Halle Carpentier, le jeudi 6 mai. Avant de monter sur le ring, le champion nous livre ses impressions.
Habillé d’un polo blanc qu’il a enfilé après une courte séance de sparring, Jean-Marc Mormeck, assis sur une pile de tatamis, s’est livré aux questions de France24.com. Sans coups bas, ni langue de bois.
itDans moins d'une semaine, le dernier grand champion français de boxe disputera son deuxième combat chez les poids lourds, la catégorie reine de la discipline, celle qui a fait les heures de gloire des Mohamed Ali, Rocky Marciano et Mike Tyson. "Iron Tyson" dont on dit d’ailleurs qu’il devrait affronter… Mormeck. "C’est une rumeur", répond le Français, sourire aux lèvres. A bon entendeur…
Le combat de la crédibilité
Ce qui est sûr en revanche, c’est que son prochain adversaire, Fres Oquendo, est un sérieux client. Rien à voir avec Vinny Maddalone, le dernier boxeur à qui Jean-Marc Mormeck s’est frotté. Classé parmi les 140 mondiaux, le New-Yorkais avait été battu aux points par le Français en décembre 2009, à Paris. Et ce, malgré une rupture du biceps quelques semaines avant le combat.
Cette fois, c’est un boxeur de renom qu’il affrontera sur le ring. Onzième mondial au classement IBF (International Boxing Federation), 32 victoires, dont 21 par KO, pour 5 défaites ; 1,88 mètre de hauteur pour une allonge de près de deux mètres ; "The Big O", comme on l'appelle, reste sur trois victoires consécutives dont une contre Demetrice King pour le titre nord-américain (NABA) des lourds… Pour son premier combat hors des Etats-Unis, le Portoricain ne fera pas que du shopping.
Haye, le prochain défi ?
Pourquoi avoir choisi un adversaire aussi coriace ? "Oquendo est un véritable poids-lourd. En 2002, c’était un grand espoir de la catégorie parce qu’il avait rencontré tout le monde : Evander Holyfield, David Tua… Je n’ai pas pris qu’un nom mais aussi un boxeur expérimenté. Pour prétendre à un titre mondial, il faut affronter des gens crédibles. C’est ce que j’ai fait, c’est ce que j’ai toujours fait dans ma carrière."
En cas de victoire la semaine prochaine, Mormeck devrait se mesurer aux tenants des titres mondiaux. Le Guadeloupéen, banlieusard d’adoption, pourrait retrouver David Haye, son dernier tombeur et propriétaire de la ceinture WBA. A moins qu’il ne défie les frères Vitaly et Vladimir Klitschko. "Je ne pourrai pas choisir si facilement. En tout cas, il faudra s’approcher d’un titre mondial", explique Mormeck, boxeur-promoteur depuis qu’il a décidé d’organiser lui-même ses combats avec la société qu’il a fondée, J3M. Un moyen de casser le monopole des frères Acariès, les uniques promoteurs de la boxe qui comptaient en France et avec qui il entretient des rapports tendus.
Pour ce match, "son premier véritablement chez les lourds", Eric Collette, son entraîneur, le sent prêt physiquement et psychologiquement pour relever le défi. Celui de remporter un match qui dictera la suite de sa carrière.