
Sorti de prison ce mardi après avoir purgé une peine de six mois, le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik revient pour FRANCE 24 sur les conditions de sa détention et appelle la France à être "plus ferme" vis-à-vis du régime tunisien.
"J’ai l’expression, mais je n’ai pas la liberté." A peine sorti de prison ce mardi, le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik reprend sa lutte pour la liberté d’expression dans son pays. "En Tunisie, il n’y a que des muets, des sourds et des aveugles : on ne voit rien, on n’entend rien et on ne dit rien", déplore-t-il dans une interview accordée à FRANCE 24. "Dès que je m’exprime, on m’incarcère, on me casse un bras, on demande à ma femme de divorcer", accuse le journaliste.
Taoufik Ben Brik, 50 ans, opposant au régime du président Ben Ali, a été libéré mardi après avoir purgé une peine de six mois de prison. Il avait été condamné pour violence dans un procès qualifié de politique par les défenseurs des droits de l’Homme.
Sur l'antenne de FRANCE 24, le journaliste tunisien appelle la France à "peser" sur le régime de Ben Ali. "Aujourd’hui, il n’y a que la France qui peut peser, il faudrait qu’elle soit plus ferme." Il revient également sur les conditions de son incarcération. "On n’en fait plus des prisons comme ça", explique-t-il en parlant de la prison de Siliana où il était détenu, à 130 kilomètres au nord-ouest de Tunis, qualifiant l’endroit de "prison préhistorique" et de "tombeau ouvert".