
Les députés devraient adopter aujourd'hui en séance plénière une loi interdisant le port du voile intégral. La Belgique deviendrait ainsi le premier pays en Europe à franchir un tel pas au moment où la question agite notamment la France.
AFP - Les députés belges ont en principe prévu d'adopter jeudi en séance plénière l'interdiction totale du port du voile islamique intégral, y compris dans la rue, à moins que la crise politique qui menace d'éclater entre Flamands et francophones chamboule le calendrier.
Une commission parlementaire, celle de l'Intérieur, a voté le 31 mars une proposition de loi faisant de la Belgique le premier en Europe à franchir un tel pas, alors le gouvernement français a annoncé mercredi qu'un projet de loi visant à une interdiction générale du port du voile islamique intégral dans tout l'espace public, pas seulement dans les services publics, serait présenté en mai.
Le vote définitif de la loi par les députés belges a été mis à l'ordre du jour de la séance plénière de la Chambre prévue jeudi, a indiqué mercredi le Parlement.
Le port du voile intégral est un phénomène marginal en Belgique mais les députés, tous partis confondus, entendent adresser un signal surtout symbolique.
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"Mais il y a un bémol. L'ordre du jour de la Chambre pourrait être chamboulé par l'évolution de la situation politique" du pays, a expliqué un porte-parole des députés libéraux francophones, à l'origine de la proposition de loi.
La Belgique est menacée d'une nouvelle crise en raison d'un conflit linguistique entre entre Flamands et francophones.
Une médiation menée par l'ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene s'est achevée mardi soir sans solution.
Les pourparlers devraient se poursuivre mercredi et peut-être jeudi matin, afin que le Premier ministre, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, puisse se présenter à la Chambre avec au moins un projet d'accord à l'ouverture des débats, jeudi à 14h15 (12h15 GMT).
Mais les chances d'y arriver paraissent très faibles. "Si un parti de l'opposition dépose une +motion de défiance+, les débats tourneront alors sur la question du soutien dont dispose encore le gouvernement", explique le porte-parole des députés libéraux francophones.
Dans ce cas, le dossier de la burqa serait reporté sine die.