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L'Europe espère assurer la moitié de ses vols malgré le nuage de cendres

Après quatre jours de paralysie du trafic aérien, la présidence de l'UE annonce que la moitié des vols prévus ce lundi pourrait décoller. Une petite note d'espoir pour les centaines de milliers de voyageurs bloqués dans les aéroports.

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Éclaircie en vue dans le ciel européen : la moitié des vols en Europe pourraient être assurés dès lundi, selon le secrétaire d’État espagnol aux Affaires étrangères - dont le pays assure la présidence tournante de l’Union européenne. Pour l’heure, le nuage de cendres craché par le volcan en éruption au sommet du glacier Eyjafjallajoküll (sud de l'Islande) continue de perturber sérieusement le trafic aérien en Europe. Des millions de voyageurs sont ainsi cloués au sol à travers le monde.

En France, les aéroports parisiens et ceux de la moitié nord du pays resteront fermés jusqu'à mardi 08 heures (heure locale). Plusieurs aéroports du sud de la France – notamment Nice, Marseille, Bordeaux et Toulouse – ont rouvert dimanche après-midi pour permettre le rapatriement des voyageurs bloqués partout dans le monde. Air France envisage d'assurer lundi sept vols long-courrier au départ de Toulouse et de Pau vers Fort-de-France, New-York, Hong-Kong et Dubaï "si les conditions météorologiques le permettent".

Le Royaume-Uni, un des premiers pays à avoir été touchés jeudi par le nuage de cendres, a dû prolonger dimanche la fermeture de son espace aérien jusqu'à 18 heures GMT lundi. La compagnie britannique British Airways a annulé tous ses vols lundi au départ et à destination de Londres. La compagnie low cost Ryanair a, elle, décidé de suspendre toutes ses liaisons dans le nord de l’Europe jusqu’à mercredi 21 avril, 12 heures (GMT). Les Pays-Bas ont également annoncé que leur espace aérien restera fermé jusqu'à au moins 12 heures GMT lundi. La Belgique, la Croatie, la République Tchèque, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie, le sud de la Norvège, la Pologne, la Suède et la Suisse ont également prolongé la durée de la fermeture de leur espace aérien.

L'Espagne, après avoir fermé sept aéroports du nord du pays pendant quelques heures, a rouvert totalement son espace aérien dimanche. Les autorités allemandes ont également autorisé dimanche, pour quelques heures, la reprise de l'activité de six aéroports, notamment celui de Francfort. Son espace aérien devrait cependant rester fermé jusqu’à lundi 12 heures GMT. L'Autriche et l’Italie ont annoncé la levée des interdictions de vols à partir de lundi matin.

La SNCF a débloqué 25 000 places supplémentaires sur ses lignes internationales vers le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et l’Allemagne.

La solution des vols à basse altitude ?

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"Nous subissons une pression compréhensible"
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Une lueur d’espoir, la première depuis quatre jours, est apparue par le biais des compagnies aériennes européennes KLM, Lufthansa et Air France. Ces dernières ont procédé ce week-end à plusieurs vols d'essais, sans passagers et à basse altitude. Elles ont fait savoir que leurs appareils ne semblaient pas avoir été endommagés par le nuage de cendres volcaniques. "Le vol s'est déroulé dans des conditions normales. Aucune anomalie n'a été rapportée", a annoncé Air France dimanche.

"Je ne comprends pas que l'on n'ait pas fait des vols tests avant samedi soir, ni envoyé des avions-renifleurs ou des ballons, estime Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et ancien pilote d'Air France. Les compagnies ont fini par y aller toutes seules, mais il n'y a pas eu jusque-là de travail de fond sur le risque des poussières volcaniques."

Les compagnies européennes, au bord de l’asphyxie, ont demandé une "réévaluation immédiate" des restrictions de vol, estimant que les autorités de l’aviation civile avaient peut-être surréagi.

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Où en est l'activité du volcan en Islande ? - le 19/04
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Elles paient en effet un lourd tribut. De l’autre côté de l’Atlantique, les compagnies américaines ne sont pas en reste. Elles ont annulé hier la majorité de leurs vols à destination ou en partance d'Europe, pour la troisième journée consécutive. Sur 337 vols prévus dans les deux sens hier, 282 ont été annulés.

La compagnie aérienne scandinave SAS a même averti qu'elle pourrait être contrainte de mettre à pied temporairement jusqu'à 2 500 de ses employés en Norvège, à compter de lundi, si ses avions continuaient d'être cloués au sol.

Cette paralysie des plus grands aéroports européens a des conséquences économiques lourdes. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), elle coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour. Deux réunions des ministres européens des Transports sont prévues lundi pour évoquer une éventuelle reprise des vols.

Des millions de passagers bloqués à travers le monde

Cette situation affecte des milliers de passagers qui se retrouvent bloqués partout dans le monde en cette période de congés dans de nombreux pays.

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"Peu de voyageurs ont dormi dans l'aéroport de Roissy"
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Des retards et des difficultés dans le trafic aérien persisteront "plusieurs jours après la réouverture des aéroports français", a estimé samedi le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau.

Trains, agences de location de voitures, bateaux et sites de covoiturage ont été pris d'assaut. Nombre de voyageurs restent cependant bloqués dans les aéroports. Plusieurs internautes ont d'ailleurs fait part de leurs mésaventures sur le site de FRANCE 24. C'est le cas de Walter, actuellement en voyage à Hong Kong avec sa famille. "A l'arrivée à l'aéroport, la compagnie nous informe que, dans le meilleur des cas, notre retour est prévu pour le 28 avril. Si nous voulons partir plus tôt, nous devons venir chaque jour pour vérifier la place disponible sur les vols qui pourraient partir vers l'Europe ou pour trouver une compagnie qui puisse nous prendre en charge," indique t-il.

Boré est, lui, bloqué à Singapour depuis jeudi, où il patiente sur "la moquette" de l’aéroport. "Ici tout est parfaitement organisé : on nous a distribué des oreillers et des sacs de couchage, et tout le monde nous apporte des vivres. Nous avons même eu droit à un tour touristique". Une organisation qui "rend ces deux jours d'attentes moins longs", témoigne t-il.
 

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Un engouement nouveau pour l'Eurostar
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