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Plusieurs vols tests effectués, aucune anomalie constatée

Les compagnies aériennes Lufthansa, Air France et KLM ont effectué des vols sans passagers pour évaluer l'impact du nuage de cendres sur le fonctionnement des appareils. Elles n'ont relevé aucune anomalie.

AFP - Air France a effectué dimanche, à l'instar d'autres compagnies européennes, des vols destinés à évaluer la dangerosité du nuage de cendres volcaniques pour ses avions et le premier vol n'a permis de détecter "aucune anomalie".

Ces mesures ont été jugées trop tardives par certains professionnels du secteur aérien, qui mettent en avant les lourdes conséquences de la paralysie des aéroports européens depuis jeudi.

Air France devait mener dimanche une série de cinq vols d'évaluation, sans passager à bord, en accord avec la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC).

Leur but est de "réunir des éléments permettant d’améliorer les connaissances (sur les avions) de l’impact du nuage de cendres" échappé d'un volcan islandais et qui a entraîné la fermeture d'une partie de l'espace aérien européen, selon les deux partenaires.

Il s'agit de "voir quelles sont les conditions de vol et dans quelles mesure on peut quand même assurer certaines liaisons", a expliqué le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.

Le premier test a été mené par un Airbus A320 qui s'est posé peu avant 15H00 à l'aéroport de Toulouse-Blagnac en provenance de l'aéroport parisien de Roissy.

"Le vol s'est déroulé dans des conditions normales. Aucune anomalie n'a été rapportée", a annoncé Air France. Des inspections plus approfondies devaient être menées pour confirmer ce verdict.

En début d'après-midi, la compagnie faisait état d'un deuxième vol d'évaluation "en cours dans la région du sud-ouest".

La France doit mener ces expériences en concertation avec d’autres pays européens qui procèdent à des évaluations similaires.

Samedi, l'allemande Lufthansa a déjà effectué dix vols sans passagers au départ de Munich avec des appareils qui y avaient été détournés, pour les reconduire à leur point de stationnement à Francfort avec l'aval des autorités aériennes.

"Les appareils ont été analysés et ne présentent aucun dommage, pas la moindre égratignure sur le pare-brise du cockpit, le fuselage ou les moteurs", selon un porte-parole de la compagnie.

La néerlandaise KLM avait aussi effectué dès samedi un vol test dans l'espace aérien des Pays-Bas, avec des scientifiques et le président de la compagnie, Peter Hartman. Le vol "s'est déroulé sans incidents et a confirmé que la qualité de l'atmosphère était satisfaisante", selon la compagnie qui a programmé neuf vols de ce type dimanche.

Ces premiers retours d'expérience positifs ont suscité des interrogations sur la fermeture d'une grande partie de l'espace aérien européen.

"Le principe de précaution doit être étayé, infirmé ou confirmé, par des éléments tangibles et concrets", a jugé le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), majoritaire chez Air France.

Le SNPL a demandé qu'il soit tenu compte du résultat des essais afin que ceux-ci ne soient pas "un coup d'épée dans l'eau".

"Je ne comprends pas que l'on n'ait pas fait des vols tests avant samedi soir, ni envoyé des avions-renifleurs ou des ballons. Les compagnies ont fini par y aller toutes seules, mais il n'y a pas eu jusque là de travail de fond sur le risque des poussières volcaniques", a estimé pour sa part Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et ancien pilote d'Air France.

"On aurait pu éviter une perturbation de cette ampleur dans le ciel européen, sans doute a-t-on mis la barre trop haut", a-t-il ajouté.

En Allemagne, Lufthansa et Air Berlin ont aussi critiqué les autorités pour l'absence de calcul de la concentration de cendres volcaniques dans l'air.