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Les syndicats remontés contre la réforme des retraites... mais en ordre dispersé

Les partenaires sociaux ont clairement manifesté leur désaccord avec le gouvernement à l’issue de la première journée de concertation sur le projet de réforme des retraites. Mais chacun y est allé de sa propre ritournelle.

A l’issue de la réunion au ministère du Travail, lundi, sur le futur projet de réforme du système de retraite, les différents syndicats ont tous critiqué la méthode du gouvernement sans être pour autant d’accord entre eux. Revue des troupes.

Force ouvrière : Pour Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat, la réunion n’est pas "le début de la concertation, mais le début de la confrontation". FO, qui s’oppose à un rallongement de l’âge du départ à la retraite, prône une hausse des cotisations, la suppression des niches et une réforme de l’impôt sur les sociétés afin de mieux financer le système des retraites. Le secrétaire général de FO a appelé à une grande manifestation interprofessionnelle le 1er mai.

CGT : Tout en réaffirmant l’attachement de son syndicat au maintien de l’âge légal de

la retraite à 60 ans, Bernard Thibault a surtout mis en cause le calendrier du projet de réforme. Le secrétaire général de la CGT craint d’être mis devant le "fait accompli". Il estime que de présenter le projet aux syndicats fin juin avant de soumettre un avant-projet au conseil des ministres dans la foulée revient à "jouer la montre" avant de tenter de passer en force. Enfin, Bernard Thibault s’en est pris à son homologue de FO qui a appelé à un grand mouvement interprofessionnel alors que le syndicat s'est, selon lui, "plutôt distingué ces derniers mois par son absence" aux actions communes.

CFDT : François Chérèque soupçonne le gouvernement de vouloir simplement jouer sur l’âge de la retraite ce qui "accentuerait les inégalités". Le secrétaire général de la CFDT estime en effet que le "calendrier [des négociations] est beaucoup trop court pour aller au fond des choses". Le syndicat propose une remise à plat du mode de calcul des retraites et s’est dit favorable à un système "par point" plutôt que par annuité.

CFE-CGC : Le syndicat des cadres est le seul à ne pas s’être opposé par principe à un recul de l’âge de la retraite. Mais son président, Bernard van Craeynest, exige des contreparties. Sa principale revendication consiste à lier l’augmentation de la durée des cotisations à des assurances sur le taux d’emploi des séniors. Il estime qu’il devrait atteindre les 55 % avant tout recul de l’âge des retraites.

Medef : La patronne des patrons, Laurence Parisot, a clairement affirmé son opposition à toute hausse des cotisations retraites. Pour le reste, elle a d’avantage cherché à temporiser, insistant sur la nécessité de "trouver une méthode de travail". Laurence Parisot s’est aussi distingué en n’évoquant pas l’âge de départ à la retraite, alors qu’elle s’était par le passé souvent déclaré favorable à son allongement. Elle a souligné que toute discussion à ce sujet était "prématurée".