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En deuil, la Pologne peine à aborder la question de la succession de Kaczynski

La succession politique du chef d’État est timidement abordée en Pologne, alors que l’heure est encore au recueillement. La dépouille de la femme du président est arrivée à Varsovie et doit être exposée au public avec celle de Lech Kaczynski.

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"Pas de clivage politique visible dans cette foule"
En deuil, la Pologne peine à aborder la question de la succession de Kaczynski

Quatre jours après l’accident d'avion qui a coûté la vie à 96 personnes dont le président Lech Kaczynski, la Pologne est encore sous le choc. "Ici, devant le palais présidentiel, le sentiment de communion ne faiblit pas, rapporte Cyril Vanier, envoyé spécial de FRANCE 24 à Varsovie. Et encore ce matin, une foule se masse devant les grilles. Les Polonais veulent tout simplement être là, ensemble, pour marquer leur solidarité. Aujourd’hui, ils vont enfin avoir l’occasion de dire au revoir personnellement au président défunt."

Depuis samedi, des dizaines de milliers de personnes défilent devant le palais présidentiel, déposant une mer de fleurs et de bougies. Mardi, les habitants de Varsovie pourront se recueillir devant le cercueil du président Lech Kaczynski et son épouse Maria, dont le corps a été rapatrié dans la matinée dans la capitale polonaise.

La Pologne enterrera dimanche le couple présidentiel. Auparavant, samedi, des funérailles nationales rendront hommage aux 96 victimes du crash, pour la plupart membre de l’élite politique, militaire et religieuse polonaise. "Le lieu où reposera le couple présidentiel a déjà été choisi par la famille, mais ne peut pas être annoncé pour l’instant", a déclaré Jacek Sasin, directeur adjoint de la présidence, sur les ondes de la radio publique polonaise.

De nombreux dirigeants du monde entier, dont le président russe Dmitri Medvedev et la chancelière allemande Angela Merkel, ont annoncé leur présence à la cérémonie funèbre, qui annoncera la fin du deuil national en Pologne.

La date de la présidentielle sera annoncée mercredi

Sur le plan politique, la succession de Lech Kaczynski s’organise discrètement. Le président de la Diète, Brownislaw Komorowski, qui assure l’intérim à la tête de l’Etat depuis la disparition du président, a déclaré qu’il annoncerait mercredi la date du scrutin présidentiel anticipé. "Cela me semble absolument nécessaire", a-t-il affirmé mardi sur la chaine de télévision TVP Info.

Pour l’instant, en Pologne, l’heure est au recueillement. "J’ai voulu poser la question de la succession politique pendant une marche silencieuse en hommage aux victimes de l’accident d’avion. J’ai eu l’impression de prononcer un gros mot, de briser un tabou, témoigne Cyril Vanier. J’ai le sentiment que pendant la semaine de deuil national, tout le monde s’engage, comme un contrat tacite, à ne pas parler politique. Même les médias n’en parlent pas. Mais personne n’ignore qu’à la fin de cette semaine va s’ouvrir une séquence politique intense."

Selon la Constitution, l'élection présidentielle, initialement prévue en octobre, devrait intervenir d’ici à la mi-juin. L’opposition a été décapitée par la mort dans l’accident d’avion de plusieurs hauts responsables du parti Droit et Justice (PiS), dirigé par le frère jumeau du président défunt, Jaroslaw Kaczynski.
  

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