Le FAMAS est un fusil d’assaut dont la renommée a notamment contribué au prestige de l’armée française, mais depuis quelques mois un problème de compatibilité avec ses munitions compromet la fiabilité de cette arme. Nous avons mené l'enquête.
A l’origine de l’affaire du FAMAS, la fermeture de l’atelier GIAT industries, basé au Mans, chargé de concevoir les munitions. Depuis leur confection a été confiée à des sociétés étrangères, et la qualité des douilles s’en ressent. Auparavant conçues en acier, elles sont désormais fabriquées en laiton, ce qui réduit la précision du FAMAS. La décision de fermer l’usine GIAT est survenue en 2002 alors que le gouvernement avait entamé une politique de réduction des dépenses d'armement.
Cette décision a coûté chère : la revue d’information stratégique TTU (Très, Très Urgent) parle d’une cinquantaine d’incidents de tirs depuis 2006. L’armée qui n’est pas très prolixe sur le sujet, mérite dans cette affaire son surnom de
« Grande muette ». A l’heure actuelle les militaires doivent jongler entre des munitions anciennes, fiables, et des munitions neuves, moins fiables qui sont plutôt consacrées aux exercices
Cette affaire sonne t-elle le glas de l’utilisation de cette arme utilisé par l’armée française depuis près de trente ans ? La transformation de 20 000 anciens FAMAS en FAMAS de 2ème génération équipée du système FELIN a déjà débuté, et cette nouvelle arme devrait utiliser toutes les munitions au standard OTAN.
Parallèlement certaines unités de l’armée se sont équipées de fusils d’assaut de fabrication allemande. Mais si la France bascule sur des équipements 100% étrangers elle n’est pas non plus à l’abri de problèmes d’approvisionnement pour ces munitions .
Le livre blanc de la défense distingue trois modes d'acquisitions d'armes : Les armes stratégiques dont il faut absolument détenir le savoir faire. Les armes importantes mais trop chère pour lesquelles le développement est mutualisé avec des Etats alliés. Enfin, les armes non stratégiques qui peuvent être achetées à l’étranger.
Cette classification est un compromis entre économie de moyen et souveraineté, mais l'affaire du FAMAS montre qu'elle peut être à l'origine de problèmes réduisant l’opérationnalité des troupes.