Après une attaque surprise menée dimanche par des rebelles à Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Équateur, l'armée congolaise affirme avoir repris le contrôle de l'aéroport. Plusieurs personnes, dont trois soldats de l'ONU, ont été tuées.
REUTERS - L'armée congolaise a repris lundi le contrôle de l'aéroport de Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Equateur, dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), attaqué la veille par des rebelles.
Trois membres de la Monuc, la force d'observation des Nations unies au Congo, ont péri: deux - dont un Ghanéen - dans les combats, le troisième victime d'une crise cardiaque, a fait savoir l'Onu.
"Nous avons repris le contrôle de l'aéroport, il est maintenant entre nos mains", a déclaré par téléphone à Reuters le général Janvier Mayanga, chef des forces gouvernementales dans la région. "Plusieurs soldats et policiers ont été tués", a-t-il ajouté.
Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport.
Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa.
Contre-attaque gouvernementale
Le général Mayanga a précisé que les rebelles chassés de l'aéroport s'étaient enfuis dans la forêt, traqués par les soldats gouvernementaux.
Les casques bleus de la Monuc ont participé à la contre-attaque. "La Monuc est là, elle nous a soutenus et a beaucoup fait pour nous aider", a dit le général congolais.
Le vice-gouverneur de la province, Vincent Mokako, a précisé qu'entre 100 et 150 rebelles avaient lancé leur attaque par surprise le dimanche de Pâques alors que la population était à la messe. Lundi matin, a-t-il précisé, de nombreux habitants n'osaient toujours pas sortir de chez eux.
Cette attaque est survenue alors que le gouvernement de Kinshasa cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 hommes de la Monuc, qui sont pour la plupart déployés dans l'est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.
"Qu'ils (les agresseurs) aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années. C'est très grave", a dit un diplomate européen.
Plus de 200.000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons depuis six mois en raison des combats dans la province entre les communautés Lobala et Boba. La moitié des personnes déplacées par le conflit se sont réfugiées au Congo-Brazzaville voisin en traversant le fleuve.