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Vladimir Poutine effectue sa première visite à Caracas

Le Premier ministre russe et le président vénézuélien ont signé une trentaine d'accords, vendredi, dans le domaine de la coopération énergétique ainsi que militaire. Depuis plusieurs années, Caracas est devenu un partenaire-clé de Moscou.

AFP - Le Premier ministre russe Vladimir Poutine est venu vendredi proposer à son allié, le Venezuela, de l'aider à développer son industrie aérospatiale, à l'occasion de sa première visite à Caracas destinée à renforcer la coopération énergétique et militaire entre les deux pays.

"Le Venezuela est désormais entré dans la course à l'espace. L'expérience de la Russie est gigantesque dans ce domaine", s'est réjoui le président vénézuélien Hugo Chavez, sans plus de détails, lors d'une conférence de presse avec M. Poutine.

Les deux hommes ont signé une trentaine d'accords vendredi soir, mais aucun de ceux mentionnés lors de la cérémonie ne fait référence à la conquête spatiale.

"Nous pourrions installer ici un lanceur de satellites et une usine. Nous le faisons déjà avec la Chine, mais la Russie nous offre le soutien pour que le Venezuela développe sa propre industrie" aérospatiale, avait déclaré jeudi soir Hugo Chavez.

Cette annonce avait suscité une réaction ironique du porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, qui entretiennent des relations tendues avec le gouvernement de gauche radicale de M. Chavez.

Rappelant que le Venezuela a décrété exceptionnellement l'ensemble de la semaine sainte fériée "en raison de pénuries d'énergie", Philip Crowley a suggéré que le gouvernement Chavez "devrait peut-être avoir des priorités plus terrestres qu'extraterrestres".

Le Venezuela est devenu un partenaire-clé de la Russie en Amérique latine - ancien pré carré des Etats-Unis - où Moscou essaie d'accroître sa présence.

La Russie et le Venezuela ont signé entre 2005 et 2007 douze contrats d'armement d'un montant de 4,4 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros), pour l'achat par Caracas d'avions de chasse Sukhoi, d'hélicoptères de transport de troupes et de fusils d'assaut Kalachnikov.

Le Venezuela a également obtenu récemment un nouveau crédit russe de 2 milliards de dollars pour acquérir des blindés T72 et des systèmes antiaériens, provoquant l'inquiétude des Etats-Unis.

"Nous continuons à développer le secteur sécurité et défense. Ce vendredi nous allons à continuer à renforcer les accords. Certains sont déjà en application, d'autres sont nouveaux. Nous allons réviser l'état d'avancement des projets pour continuer à augmenter la capacité de défense du Venezuela", avait indiqué M. Chavez, qui agite régulièrement la menace d'une attaque américaine.

L'énergie est l'autre thème central des discussions qui se sont tenues dans l'après-midi à huis clos au palais présidentiel de Miraflores.

MM. Chavez et Poutine devaient sceller la création d'une banque binationale chargée de financer une coentreprise d'exploration de pétrole et de gaz au Venezuela, premier exportateur latino-américain de brut.

Cette société, détenue à 60% par le Venezuela et à 40% par un consortium russe, espère produire jusqu'à 450.000 barils de pétrole par jour dans le bloc 6 de la richissime réserve du bassin de l'Orénoque, dans l'est du Venezuela.

M. Chavez a également affirmé vendredi que Caracas était prêt "à commencer à élaborer un premier projet de centrale nucléaire", assurant avoir "discuté de la question" avec M. Poutine.

"Nous n'allons pas fabriquer de bombe atomique, mais nous allons développer l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Nous devons préparer l'après-pétrole", avait-il déjà affirmé la veille, un an et demi après avoir signé un accord en ce sens avec le président russe Dmitri Medvedev lors d'une visite à Moscou.

Le président bolivien Evo Morales, proche allié de M. Chavez, est arrivé vendredi soir au palais présidentiel à Caracas, où il doit s'entretenir à son tour avec M. Poutine, notamment d'un crédit de 100 millions de dollars demandé par La Paz pour acheter de l'équipement militaire à la Russie.