
Un lycée strasbourgeois est sous le choc après qu'un homme cagoulé à tiré à blanc en direction d'une enseignante avant de prendre la fuite. Aucun blessé n'est à déplorer.
AFP- Un homme encagoulé a fait irruption mercredi matin dans une classe d'un lycée strasbourgeois et tiré en direction de l'enseignante, sans la blesser, avec une arme apparemment factice, a-t-on appris auprès des autorités.
"On ne sait pas qui c'est, on n'a aucune explication sur son geste", a déclaré le proviseur du Lycée-Collège Jean Monnet, Jean-François Picard, indiquant que la police allait exploiter l'enregistrement de la vidéo-surveillance installée à l'entrée de l'établissement pour tenter d'identifier l'agresseur.
L'homme, décrit comme "jeune", a frappé vers 8h30 à la porte de la classe qui accueillait à ce moment un groupe de langue d'une quinzaine d'élèves, en allemand.
"Il était cagoulé, il a sorti quelque chose qui ressemblait à une arme, et il a pressé sur la détente en visant directement" la professeure, depuis l'embrasure de la porte, a précisé le proviseur lors d'un point presse.
Les élèves ont vu un petit nuage de fumée blanche et la détonation a été entendue dans la salle d'à côté, mais les policiers n'ont découvert aucune douille ni impact de balle.
L'individu a ensuite pris la fuite et n'a pas pu être rattrapé par l'enseignante qui s'était lancée à sa poursuite.
"C'est un acte qui nous surprend énormément puisqu'il n'y a pas eu de menaces auparavant" dans cet établissement de 1.500 élèves décrit comme "tranquille", a déclaré M. Picard.
Le proviseur a réuni les élèves à 10h00 dans la cour du lycée pour les informer des faits et couper court aux rumeurs d'attentat. "J'ai aussi souligné la gravité de l'évènement, - pour qu'ils ne pensent pas que c'était quelque chose d'anodin -, mais souligné aussi que ce sont des citoyens et qu'en tant que citoyens, ils doivent participer à la sécurité du lieu où ils se trouvent".
Collégiens et lycéens ont ensuite débattu de l'agression avec leurs professeurs en classe "parce qu'il y avait une émotion forte de la part des élèves qui devait pouvoir s'exprimer", a expliqué le proviseur.
"L'ensemble de l'établissement est sous le choc", indiquent les personnels du Collège-Lycée qui se réuniront jeudi à 8h00 devant l'établissement et solliciteront une audience au rectorat "pour obtenir davantage de personnels d'encadrement et non des caméras, qui ne permettent pas de prévenir la violence ni de dialoguer".
Venue sur les lieux, le recteur de l'Académie de Strasbourg, Claire Lovisi, s'est refusée à évoquer "une escalade de la violence" dans les établissements scolaires. "Nous voyons ça et là des phénomènes que nous ne connaissions pas avant : les phénomènes d'intrusion, c'est quelque chose d'assez récent", a-t-elle indiqué, en évoquant aussi les cas d'injures sur internet.
"Nous sommes bien décidés non seulement à les prévenir, mais aussi à agir avec force contre eux", a-t-elle déclaré.
Une cellule psychologique sera mise en place dans l'établissement dès jeudi matin, à la veille des vacances de Pâques, et la nouvelle équipe mobile du rectorat, qui détient une mission de médiation et de prévention, devrait se déplacer au lycée à la rentrée.
Pour toute information, la police indiquait qu'"une enquête est en cours".