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Après Google, Yahoo! victime d'un piratage en Chine

Une dizaine de journalistes ont eu leur compte mail Yahoo! "hacké" en Chine. Une mésaventure rappelant celle dénoncée par Google en janvier et qui avait mené le géant de l'Internet à fermer la version chinoise de son site.

Après Google, Yahoo!. Les comptes mails de plusieurs journalistes exerçant en Chine  ont été piratés, a indiqué, mercredi, le Club des correspondants étrangers de Chine (FCCC).

Les attaques auraient débuté le jeudi 23 mars, soit un jour après que Google eut annoncé qu'il cessait de censurer les résultats sur son moteur de recherche. Si aucun lien entre les deux incidents n’a pu être officiellement établi, cette nouvelle affaire confirme la tension qui règne actuellement dans le pays autour de la cyber-censure.

D'après le FCCC, 10 comptes mails au total ont été détournés. Les messages reçus par ces journalistes, qui travaillent pour la plupart sur des sujets sensibles comme le Tibet, auraient été dupliqués et transférés vers d’autres comptes encore non identifiés.

 Précédent fâcheux

Mardi, Yahoo! s’est contenté de "condamner les cyberattaques quels que soient leur origine et leur but". Une mise au point qui ne satisfait pas les victimes de ces intrusions. Kathleen McLaughlin, journaliste indépendante basée à Pékin, a expliqué, mardi, au "New York Times" n’avoir reçu aucune réponse de la part du portail américain malgré ses demandes répétées. Elle avait pris connaissance de l’attaque par un mail, très neutre, de Yahoo!, lui expliquant que son "compte semblait avoir rencontré un problème".

La réaction du géant de l’Internet tranche en tout cas avec celle de son grand rival, Google. En janvier, la société de Mountain View avait révélé avoir été victime d'une attaque similaire et dénoncé la censure en Chine. Trois mois de controverses et de tensions plus tard, Google a décidé, le 22 mars, de rediriger tous les internautes chinois vers son site basé à Hong Kong.

Si la réponse de Yahoo! peut sembler pour le moins timorée, ce n’est pas la première fois que la société se retrouve sous le feu des critiques. En 2005, la société américaine avait fourni aux autorités chinoises des informations qui avaient permis d’arrêter et de condamner un journaliste chinois dissident. Une collusion largement critiquée à l’époque et qui avait valu à son PDG d’alors, Jerry Yang, d’être traité de "pygmée moral" par un membre du Congrès américain…