
, avec dépêches – Annoncé perdant du scrutin régional qui s'est déroulé dimanche et lundi en Italie, le camp du président du Conseil italien est parvenu à ravir quatre régions au centre-gauche. L'opposition reste toutefois en tête dans sept régions.
Les Italiens ont largement boudé les urnes, dimanche et lundi, lors d’élections régionales partielles présentées comme un test pour le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, acculé par les scandales et une forte chute de son taux de popularité.
Estimé à près de 65 %, le taux de participation est en recul de 8 points par rapport au dernier scrutin régional de 2005. Un phénomène qui souligne le malaise des électeurs au moment où la péninsule connaît sa plus grave récession depuis un demi-siècle.
Parmi les 13 régions dans lesquelles s'est déroulé le scrutin, 11 étaient jusqu’ici dirigées par l’opposition de centre-gauche. Pour le Peuple de la liberté (PDL) emmené par le Cavaliere, l’objectif était d'en ravir au moins cinq au Parti démocrate.
Selon les derniers résultats disponibles, la droite remporte son pari. La coalition formée par le PDL et la Ligue du Nord remporte la Lombardie et la Vénétie (deux de ses fiefs traditionnels), la Calabre, la Campanie et arrache de justesse le Piémont et le Latium.
Dans la symbolique région de Rome, la syndicaliste de droite Renata Polverini est sortie gagnante d'un duel très serré avec l'ex-commissaire européenne de gauche Emma Bonino. Une victoire célébrée dans les rues de la capitale par des klaxons et un rassemblement Piazza Del Popolo. Une défaite du camp Berlusconi dans cette région aurait été considérée comme un revers personnel pour le chef du gouvernement italien, qui y a fait campagne en première ligne sous le slogan : “L’amour triomphe toujours sur la jalousie et la haine”.
le rôle clé de la Ligue du Nord
La Ligue du Nord a joué un rôle clé dans l'obtention de ces résultats inespérés pour la droite : en Vénétie, son candidat, Luca Zaïa, a remporté le scrutin haut la main, et dans le Piémont, région ouvrière où se trouve le siège de Fiat, Roberto Cota a de justesse supplanté la présidente sortante de gauche, Mercedes Bresso.
Commentant l'avancée de son parti dans ces deux régions, le chef de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, a affirmé : "La gauche est K.O., elle a perdu toutes les voix qu'elle avait. Dans le nord, les ouvriers ne votent plus à gauche".
Le scrutin régional est intervenu à l'issue d'une campagne chaotique, dominée par des batailles judiciaires depuis qu’un membre du PDL a laissé passer les délais requis pour déposer ses listes électorales dans le Latium parce qu’il était parti acheter un panini...
Omniprésent sur les chaînes de télévision, Silvio Berlusconi a plusieurs fois suscité la controverse en attaquant les magistrats, qu’il accuse d’être à la solde de la gauche et de vouloir renverser son gouvernement.
Le magnat des médias s’est une fois de plus laissé aller à des déclarations machistes, affirmant avoir un “droit de cuissage” sur les candidates de son parti.