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Avec son mouvement politique, Villepin entend incarner une alternative à Sarkozy

L'ancien Premier ministre, et rival de Nicolas Sarkozy, a annoncé, à Paris, la création d'un mouvement politique, qui verra officiellement le jour le 19 juin. Une démarche motivée par "la nécessité de changer de politique".

Dominique de Villepin a annoncé la création, le 19 juin, d'un mouvement politique "libre, indépendant et ouvert à tous". Dans un discours offensif, l’ancien Premier ministre s’est dit "mal à l'aise dans la politique menée par la majorité".

"C'est parce que j'ai le sentiment qu'au lendemain des élections [régionales], ce n'est pas une nouvelle politique, ce n'est pas un changement de politique qui a été choisi alors qu'il s'impose, que j'ai décidé de créer un mouvement politique", a déclaré l’ex-chef du gouvernement lors d'une conférence de presse à Paris. "Je veux vous dire que la réponse que j'entends défendre, c'est un changement de politique, qui permettra de placer la France et les Français dans la position d'un redressement indispensable", a-t-il poursuivi.

Discours de politique générale

Suppression du juge d’instruction, bouclier fiscal, loi sur la burqa, débat sur l’identité nationale, travail dominical… Autant de symboles du sarkozysme contre lesquels Dominique de Villepin a livré une attaque en règle. "Aujourd'hui, la vraie question c'est : ‘la politique qui est menée par le pouvoir en place est-elle la bonne ?’", a-t-il lancé, estimant que la défaite de la majorité aux régionales scellait l'échec d'une stratégie. L’ancien locataire de l’Hôtel Matignon a délivré ce qui ressemble de très près à un discours de politique générale. Même s’il ne s’agit, selon lui, que "de pistes et non pas d’un programme".

Préconisant un retour aux "fondements de la France" pour favoriser "une République solidaire", il a évoqué de nombreux sujets, tels que la justice fiscale et sociale, la nation, un thème cher au courant gaulliste qu’il entend incarner, ainsi que des "propositions concrètes" notamment sur l’écart entre les salaires des Français. En appelant "à revenir à un équilibre institutionnel et à un pluralisme des pouvoirs", Dominique de Villepin a égratigné, au passage, la pratique du pouvoir Nicolas Sarkozy. Sans jamais le citer.

Refusant de dévoiler ses intentions pour la présidentielle de 2012, il a affirmé défendre "une vision et non pas une ambition". L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac compte sur son mouvement pour "apporter une contribution tout au long de ces prochains mois, de ces deux prochaines années", avec "le souci de défendre, le moment venu, nos idées et notre projet".