Un sondage CSA pour Le Parisien prédit un taux d'abstention de 55 % au 2e tour des régionales, dimanche. Comme si les électeurs voulaient confirmer le peu d'intérêt qu'ils portent à ce scrutin, mais aussi leur ressentiment à l'égard du gouvernement.
Iront, iront pas ? Les Français étaient nombreux à bouder les urnes, la semaine dernière, pour le premier tour des élections régionales - le taux d'abstention s'est élevé à 53,65 %, contre 39,16 % en 2004 -… et pourraient l'être à nouveau lors du second tour, dimanche. Selon un sondage réalisé par le CSA les 17 et 18 mars pour le quotidien français Le Parisien, ce chiffre pourrait, cette fois-ci, atteindre 55 %.
Les abstentionnistes sont davantage des électeurs de droite que de gauche, relève Jean-Daniel Lévy, le directeur des études d’opinion de l'institut. "Ils ont voulu envoyer un message de critique, voire d’exaspération, au président et au gouvernement, commente-t-il. Et ils risquent de le refaire au second tour".
Les jeunes, qui rechignent régulièrement à aller voter, se sont également abstenus en nombre. De l’aveu même de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, ses enfants n’ont pas voté lors du premier tour, expliquant qu’ils ne comprenaient rien aux régionales. "Il existe une trop grande complexité des pouvoirs dans le pays, notamment au niveau local, commente Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’OpinionWay. Il est très difficile de comprendre le système." En outre, les jeunes savent pertinement que les régions ne vont pas changer fondamentalement leur quotidien, ajoute Jean-Daniel Lévy.
Pourtant depuis le début de la semaine, les candidats en campagne, et ceux de la majorité en particulier, ne ménagent pas leurs efforts pour appeler à la mobilisation. C’est notamment le cas en Île-de-France, région où certaines banlieues, telles que Les Mureaux (Yvelines), Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), Bobigny, Clichy-sous-Bois, Stains (Seine-Saint-Denis) ou Garges-lès-Gonesse et Sarcelles (Val d’Oise) ont enregistré un taux de participation inférieur à 30 %. "Je veux leur dire que nous avons entendu leur message, que nous allons prendre en compte leurs préoccupations", a tenté de convaincre Valérie Pécresse, tête de liste UMP dans la région, toute la semaine.
Reste à savoir comment les électeurs accueilleront ces belles promesses dimanche... Selon toute vraisemblance, la droite a du souci à se faire. Toujours selon le CSA, la gauche recueillerait en effet 56 % des voix au second tour des régionales au niveau national - soit un point de plus qu'au premier tour - tandis que le parti présidentiel n'est crédité que de 36 % des suffrages, soit un point de moins que dimanche dernier...