
Les employés du secteur public se sont rassemblés à Athènes pour manifester une nouvelle fois leur désaccord avec le plan d’austérité imposé par le gouvernement grec.
Les fonctionnaires grecs, rejoints par les étudiants et les professeurs, se sont rassemblés ce mardi devant l’université d’Athènes pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement de George Papandréou sous la pression de Bruxelles.
"Les manifestants brandissent les mêmes banderoles que la semaine dernière : ‘Nous ne voulons pas payer pour la crise’", rapporte Alexia Kefalas, notre correspondante à Athènes. "La colère gronde chez les Grecs. Ils se rendent compte des conséquences concrètes du plan de rigueur : la hausse de la TVA, et de toutes les taxes de manière générale. D’autre part, ils ne percevront pas leur habituelle prime de Pâques."
Parallèlement, les travailleurs du fournisseur d’électricité grec (PPC) entament mardi soir une grève de 48 heures. De petites coupures d’électricité pourraient affecter l’ensemble du pays.
Le 12 mars, une grève générale de 24 heures – la deuxième en deux semaines – avait paralysé la Grèce. Des dizaines de milliers de salariés du secteur public et privé avaient défilé dans les rues d’Athènes pour protester contre le plan d’austérité.
Une perspective négative selon Standards and Poor’s
Selon les observateurs, ces mouvements populaires ont peu de chance de faire fléchir le gouvernement. D’autant plus que l’agence de notation Standards and Poor’s, qui apprécie la solvabilité de l'Etat endetté, a confirmé mardi ses notes sur la Grèce et a évoqué une perspective négative, laissant planer la menace d’un nouveau déclassement du pays. "Standards and Poors, qui influe sur les marchés internationaux, ne croit pas au plan de rigueur grec ni au parachute que l’Union européenne essaye tant bien que mal de mettre en place", analyse Alexia Kefalas.
Les ministres européens des Finances, réunis ce mardi à Bruxelles, ont jugé que la Grèce était "en bonne voie" pour réduire son déficit mais sont restés prudents sur une éventuelle aide de la zone euro.
Sous la pression des marchés et de l'Union européenne, le Premier ministre grec, George Papandréou, a annoncé début mars une série de mesures visant à réduire le déficit budgétaire: baisse des salaires de la fonction publique, hausse des impôts et gel des retraites.