![La reprise des expulsions réveille la colère des associations La reprise des expulsions réveille la colère des associations](/data/posts/2022/07/15/1657884740_La-reprise-des-expulsions-reveille-la-colere-des-associations.jpg)
Les expulsions de locataires ont repris ce mardi, au lendemain de la fin de la trêve hivernale. Au grand dam de nombreuses associations qui réclament l'application de la loi sur le Droit au logement opposable (Dalo).
La fin de la trêve hivernale, qui interdit toute expulsion locative entre le 1er novembre et le 15 mars, s’est achevée lundi, ravivant les critiques sur les dysfonctionnements de l'Etat, garant du récent droit au logement, formulées par un front d'associations unies.
Les associations demandent l’arrêt des expulsions, l’application de la loi sur le Droit au logement opposable (Dalo), le droit de réquisitionner des logements ainsi que les moyens de dédommager les priopriétaires.
Selon elles, plus de 105 000 jugements d'expulsion ont été prononcés en 2008 et plus de 11 000 ménages ont été expulsés de leur domicile avec le concours de la force publique.
Levée de boucliers des associations
La reprise des expulsions, effective à partir de ce mardi, a suscité une levée de boucliers des associations. Samedi, des manifestations se sont déroulées dans plus d’une quinzaine de villes en France.
A Paris, plus d'un millier de personnes - 1 300 dont 400 sans-papiers selon la police, plus de 1 500 au total selon les organisateurs - ont manifesté samedi pour protester contre la reprise des expulsions de logements.
"On n'est pas méchants, on veut un logement !", "Solidarité avec les explusés !", "Police partout, justice nulle part !", ont scandé les manifestants parisiens, dont certains portaient des pancartes où l'on pouvait lire "Jamais sans toit" et "Halte aux
expulsions".
Pour le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, un moratoire sur les expulsions ne saurait être la solution. "Les propriétaires privés et publics vont se dire 'je ne prends plus aucun risque et je ne loge plus de foyers modestes car si derrière il y a un pépin pour payer le loyer, je ne pourrai plus récupérer mon logement'", a-t-il expliqué sur LCI.
Il a aussi rappelé la mise en place de commissions de prévention des expulsions dans chaque département.
Dix millions de mal-logés en France
Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, dix millions de personnes sont aujourd'hui touchées par la crise du logement, et 3,5 millions sont très mal logées.
Les dépenses consacrées au logement atteignent "un record historique - en moyenne 25 % du budget des ménages - et les plus modestes y consacrent 40 % voire 50 % de leurs ressources".
Dans un communiqué commun, le Réseau stop aux expulsions de logement (Résel) et le Collectif des associations unies écrivent que 1,8 million de locataires se trouvaient en difficulté de paiement en 2006, dont 500 000 en situation d'impayés.