Avant France-Italie, dimanche au Stade de France, l'ex-international Didier Camberabero et deux journalistes, l'un français et l'autre italien, livrent leur pronostic sur un match qui pourrait rapprocher un peu plus les Bleus du Grand Chelem.
"La France n’a aucune chance de perdre", Didier Camberabero, ouvreur et buteur du XV de France de 1982 à 1991 (36 sélections).
"La France n’a aucune chance de perdre. Mais, pour ce qui est du spectacle, je pense qu’on risque de s’ennuyer un peu. Les Italiens ne jouent pas beaucoup au ballon, ils vont attendre les fautes françaises pour tenter de les contrer. Je pense qu’il y aura 20 points d’écart sans que l’on voie grand-chose, ça risque d’être un peu brouillon. Pour ce qui est de la sélection du XV de France, ça ne me choque pas que Marc Lièvremont ne fasse pas tourner l'effectif. Au contraire, des joueurs qui jouent ensemble tous les week-ends, ça amène de la cohésion et de la confiance. Ce n’est pas gênant du moment que les entraînements sont équilibrés et qu’il y a de la place pour la récupération."
"Tenir les 20 premières minutes...", Nicola Melillo, spécialiste rugby sur le site internet de La Gazzetta dello Sport.
"La France est sans aucun doute la meilleure équipe du tournoi. Il y a un écart impressionnant de niveau physique et technique entre les deux équipes, c’est ce qui me préoccupe le plus ! La France devrait gagner sans problème. Les Bleus ont beaucoup progressé notamment grâce au niveau de jeu incroyable du Top 14. La constance et le talent de certains joueurs comme Jauzion, Harinordoquy ou même des jeunes comme Trinh-Duc ou Palisson font la superbe de cette équipe. La seule chance pour les Italiens sera de résister pendant les 20 premières et de tenir les Français dans leur moitié de terrain. Ce sera très dur... L’Italie peut compter sur 5 ou 6 joueurs vraiment très en forme cette année, comme Castrogiovanni, les frères Bergamasco ou Zanni. Mais ce sera très dur..."
"Historiquement, les Italiens parviennent à limiter la casse à Paris", Jérôme Prévôt, journaliste à l’hebdomadaire Midi Olympique.
"Les Italiens n’ont pas l’envergure pour venir chercher la victoire à Paris. Mais, historiquement, ils parviennent à limiter la casse au Stade de France. Cette année, ils arrivent sans pression et avec un surplus de confiance apporté par leurs bons matchs contre l’Angleterre (défaite 12-17) et l’Ecosse (victoire 16-12). L’intégration, dès la saison prochaine, de deux clubs en Magners League [championnat regroupant des clubs irlandais, gallois et écossais, NDLR] constitue également un événement important pour le rugby italien. En ce qui concerne le XV de France, je comprends la volonté de Marc Lièvremont de ne pas trop faire tourner l’effectif. Tout d’abord, il y a la volonté de respecter l’adversaire. Et puis, en faisant tourner, on met en vacances mentalement les joueurs. Je suis quand même surpris que Bastareaud débute le match sur le banc... Bastareaud, c’est l’arme atomique !"